Éditorial – B2
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Annette Mirbeigian -B1

Notre invité de ce numéro spécial est Annette Mirbeigian, chrétienne, 46 ans et mère de deux enfants.

–Bonjour Annette, merci d’avoir accepté notre invitation.

Bonjour Milad, je suis contente d’être ici. Cela me fera plaisir de parler des traditions de chrétiens en Iran.

–Puis-je te demander de te présenter pour nos lecteurs ?

Je m’appelle Annette Mirbeigian. J’ai 46 ans et je suis mariée et mère de deux enfants et je suis une chrétienne iranienne.

–Comment ça se fait que tu parles très bien français ?

En général j’ai commencé à apprendre cette belle langue il y a 20 ans, mais malheureusement il y a eu beaucoup de pauses dans ce trajet. J’ai une cousine qui habite à Paris, lors de l’un de ses voyages, elle m’a encouragé d’apprendre le français.
Cependant j’ai repris le français chez vous, à l’institut Milad.

–Je suis heureux de t’y avoir. Est-ce que tu sais pourquoi ai-je te demander de faire cet interview ?

Oui je pense c’est pour Noël et les fêtes du nouvel an.

–Oui exactement, pour commencer pourrais-tu nous expliquer la différence entre Noël et le nouvel an ? Parce que je trouve qu’il y a certaines personnes qui ne la savent pas ?

En fait, les chrétiens fêtent Noël pour la naissance de Jésus. C’est le moment où on décor le sapin de Noël, et on prépare des cadeaux pour les enfants. La veille de Noël, on mange de la dinde et de la boisson mais en Iran nous mangeons du poisson et du riz.
Mais étant donné que la plupart des chrétiens iraniens sont protestants, en Iran nous fêtons Noël le 6 janvier.
Ensuite nous avons le nouvel an qui n’a rien à voir avec Noël.

–Alors c’est intéressant, comme chez les musulmans, il y a deux dates différentes ?

Oui, par exemple ma fille va à une école catholique qui sera fermée du 25 décembre au 6 janvier. J’ai des amis catholiques qui fêtent Noël le 25 décembre.

–Cela vous arrive de fêter deux fois par an ? Une fois le 25 décembre et une fois le 6 janvier ?

Bah non, le soir de 5 janvier, il y a une cérémonie à l’église où le prêtre nous bénit et nous mangeons ensuite du pain et de la boisson rouge.
Je pense que vous avez entendu de parler de la Cène, qui est le nom donné dans la religion chrétienne au dernier repas que Jésus-Christ a pris avec ses douze apôtres le soir du Jeudi saint.
Ce soir-là, Jésus-Christ dit que le pain est mon corps et la boisson rouge est mon sang.

–Donc vous mangez le corps et le sang du Jésus-Christ. Si j’ai bien compris, vous êtes à l’aise en Iran pour fêter Noël, et pour trouver la décoration ? Vous utilisez un vrai sapin et ou bien un sapin artificiel ?

Non, pour la question de propreté je préfère le sapin artificiel. D’autre part je n’aime pas couper les arbres.

–Je me rappelle, à l’époque, la dernière semaine avant Noël, je voyais des voitures qui portaient des vrais sapins, mais apparemment aujourd’hui, il n’y a en a plus.

Oui, de plus en plus, ils disparaissent.

–Est-ce que tu pourrais nous nommer des quartiers qui appartient aux chrétiens à Téhéran ?

Oui bien sûr, Narmak, Majidieh, Sanaee etc.

–Alors est-ce qu’il y a une logique derrière la date du nouvel an, comme tu sais par exemple, nous les iraniens, nous fêtons notre nouvel an, le premier jour du printemps.

En fait non, je pense c’est juste un indicateur du changement de l’année. Mais le 31 décembre s’appelle Saint Sylvestre. C’est le réveillon du jour de l’an du calendrier grégorien.

–Tu es chrétienne mais tu habites dans un pays musulman. Est-ce qu’il y a des restrictions pour vous ?

En fait non, en général, nous allons au club d’Ararat pour fêter le nouvel an. Mais il faut accepter que nous ne fêtons pas comme les européens.

–Alors les enfants reçoivent des cadeaux qui se trouvent dans les bottes ?

Non, je mets des cadeaux en bas du sapin de Noël et quand ils se réveillent le matin, ils sont surpris de la part de père Noël.

–Est-ce que tu sais que le père Noël est de quelle origine ? Je me souviens que j’avais entendu qu’il venait de Finlande ou bien de Pologne.

Honnêtement, je ne sais pas. Mais je sais qu’il était un homme gentil qui aidait les enfants.

–Quand je dis le père Noël, que sera-t-elle, la première image qui vient devant tes yeux ?

Un homme grand et gros, avec la barbe en fourrure blanche.

–Est-ce qu’il y a des points communs entre les fêtes traditionnelles iraniennes et la fête de Noël et celle du nouvel an ?

Oui, comme je t’ai dit tout à l’heure, au niveau de la nourriture, il y a des points communs, mais ce qui est intéressent c’est que la fête de Pâque est très similaire à la fête de Nourouz.

–Est-ce que vous fêtez aussi Nourouz ?

Moi non, parce que c’est très proche à la fête de Pâque et je n’ai pas assez de temps pour deux fêtes dans le même mois.

–Contraire de toi, je pense que Nourouz est une traditionnelle iranienne qui n’a rien avoir avec la religion, cela veut dire que tu peux être musulman, juif, chrétien et que tu célèbres cette belle tradition. Comme tu sais j’ai vécu plusieurs années en Europe et je sais très bien que c’est un événement important même pour les Européens.

Je te remercie Annette et te souhaite une très bonne année et j’aimerais te demander de m’envoyer la photo de ton sapin de Noël.

Cela m’a fait plaisir d’être interviewée et je souhaite pareillement les meilleurs pour l’institut Milad et le Bonjour Français.

Par : Milad Asemipour

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