Le Fourteenth numéro du journal virtuel « Bonjour Français » a été publié
juillet 14, 2020
Mohammad Ghazi-A2
août 4, 2020

Les littératures francophones au Moyen-Orient (Liban-Égypte) _ B2

ادبیات زبان فرانسه در خاورمیانه
تاریخ ادبیات زبان فرانسه در خاورمیانه عمری کوتاه دارد، اما با این وجود بسیار غنی است. از قرن نوزدهم، مسیحیان در شرق به خصوص لبنان، همکاری نزدیکی با مبلغان فرانسوی به ویژه در زمینه آموزش زبان فرانسه داشتند. در آن زمان مصر تحت سلطه بریتانیا بود، با این وجود ناپلئون یک موسسه آموزشی و چاپخانه در آنجا دایر کرد. در اواسط قرن نوزدهم، مبلغان مسیحی زبان فرانسه را در مدارس زیادی توسعه دانند که به گسترش این زبان کمک کرد. و نویسندگانی چون، Andrée Chedid, lbert Cossery, Georges Schehadé و Wajdi Mouawad شکوفا شدند. در بین سالهای 1990 تا 1920 اتفاقات بزرگی (مانند تولید ادبیات رومانتیک و شعر به زبان فرانسه و اولین صحنه تئاتر در بیروت) در زمینه ادبیات زبان فرانسه در خاورمیانه رخ داد. امروزه بسیاری از نویسندگان بزرگ لبنان مانند امین مالوف، آلبرت آدس و آلبرت ژوزیفویزی رمان هایشان را به زبان فرانسه منتشر می کنند. در سال 1926 در فرانسه مجله ای با نویسندگان مصری – فرانسوی و در مصر هفته نامه ای تاسیس شد که به اخبار ادبی می پرداخت.
گردآورنده : الهام نور کیهانی

Littérature

Les littératures francophones au Moyen-Orient (Liban-Égypte)
L’histoire des littératures francophones au Moyen-Orient est relativement brève mais néanmoins très riche. Elle est évidemment étroitement liée à celle de la présence française dans la région. En 1920, le Liban et la Syrie ont en effet été placés sous mandat français par la Société des Nations (devenant des protectorats, un régime de type colonial). Pendant une vingtaine d’années
(jusqu’en 1943 pour le Liban, en 1946 pour la Syrie), les deux pays ont ainsi été sous administration française. À cette époque, de nombreux journaux francophones voient le jour, l’enseignement du français connaît une forte progression et la langue française devient la langue des élites et de la haute bourgeoisie. Mais il existait déjà auparavant une longue histoire de l’enseignement du français dans ces pays : en effet, depuis le XIXe siècle, les chrétiens d’Orient (surtout au Liban) avaient développé une étroite collaboration avec des missionnaires français, notamment dans le domaine de l’enseignement.
En Égypte, l’histoire est différente, puisque le pays ne fut pas sous protectorat français, mais britannique. On pourrait donc d’abord s’étonner de l’existence d’une francophonie égyptienne. Mais il faut rappeler que la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte, engagée en 1798, eut une influence considérable. À cette occasion, Napoléon fonde l’Institut d’Égypte. Il importe également l’imprimerie et fait créer des journaux en français. De riches échanges scientifiques et culturels s’instaurent, qui auront d’ailleurs une influence sur le mouvement de la « Nahda », la Renaissance arabe au xixe siècle. La présence française ayant rapidement fait place à une domination britannique, la France et le français conservent en Égypte une image essentiellement positive.
Puis, au milieu du XIXe siècle, comme au Liban, les missionnaires chrétiens français développent de nombreuses écoles qui contribuent à l’expansion de la langue. Dans un pays marqué par la coexistence de nombreuses communautés et de plusieurs langues (arabe, italien, grec, arménien), le français devient peu à peu la lingua franca. Une situation qui change brutalement après 1956 et la crise du canal de Suez. Au cours de ces périodes, une littérature en français s’est
donc épanouie dans ces régions, illustrée par de grands noms, tels ceux d’Andrée Chedid, Albert Cossery, de Georges Schehadé ou Wajdi Mouawad.

LIBAN

1890-1920

À ses débuts, la production littéraire francophone s’inscrit essentiellement dans une tradition néoclassique et romantique. Sur le plan thématique, les premiers textes s’emploient surtout à dénoncer le joug ottoman.

1920-1940

Au cours de ces années, le genre de la poésie domine largement, toujours dans cette mouvance sous influence occidentale, entre néoclassicisme et romantisme. Une grande attention est accordée aux paysages du Liban.

1940-1960

Avec l’indépendance du Liban en 1943, la littérature s’affranchit peu à peu des modèles pour explorer des voies nouvelles. La poésie s’ouvre résolument à la modernité avec des auteurs comme Georges Schehadé, Fouad Abi-Zayd ou Fouad Gabriel Naffah. À cette époque, le roman, jusque-là presque inexistant, prend également son essor.
1960-1970
Dans les années 1960, à la suite de Georges Schehadé, une scène théâtrale se développe à Beyrouth, animée notamment par Gabriel Boustani (Le Retour d’Adonis, 1965 ; Criquet migrateur, 1967). Dans le domaine de la poésie, on assiste à l’émergence de voix féminines : Nadia Tuéni, Nohad Salameh, Christiane Saleh, et surtout Vénus Khoury-Ghata.

1970-1990

Les guerres qui déchirent le Liban, et tout particulièrement celle qui commence en 1975, marquent profondément la littérature. Pour le genre romanesque, on retiendra par exemple Sitt Marie Rose d’Etel Adnan (1978), Les Morts n’ont pas d’ombre de Vénus Khoury-Ghata (1984), La Maison sans racines d’Andrée Chedid (1985) ou Comme un torrent qui gronde de Lina Murr Nehmé (1987). En poésie, les œuvres de Vénus Khoury-Ghata (Au sud du silence, 1975 ; Les Ombres et leurs cris, 1979) et surtout de Salah Stétié (Inversion de l’arbre et du silence, 1980 ; L’Autre Côté brûlé du très pur, 1992) dominent une production également abondante.

Depuis 1990

Tandis que le traumatisme de la guerre continue de hanter la littérature (Incendies de Wajdi Mouawad, 2003 ; L’Été du chirurgien de Mohammed Taan, 2001), le thème des conflits au Proche-Orient se fait de plus en plus présent (Ramy Zein, Partage de l’infini, 2005). Si, depuis ses débuts, la littérature libanaise francophone s’est aussi écrite depuis l’étranger, la guerre et l’exil de nombreux auteurs ont amplifié ce mouvement. La trajectoire et la postérité en France de l’écrivain Amin Maalouf en témoignent : il est certainement aujourd’hui l’écrivain libanais francophone le plus connu.

ÉGYPTE

1920-1940

La littérature égyptienne francophone s’est d’abord construite en réponse aux discours occidentaux sur l’Égypte. Le xixe siècle en France est en effet marqué par le courant de l’orientalisme avec une vision volontiers exotisante de l’Orient. Les premiers écrivains égyptiens francophones ressentent donc le besoin à la fois de répondre à une certaine

curiosité du public occidental mais aussi de déconstruire les clichés et de proposer une vision plus authentique. C’est ainsi qu’en 1919, Albert Adès et Albert Josipovici publient Le Livre de Goha le Simple, un roman mettant en scène la vie quotidienne en Égypte et s’inspirant du folklore arabe.

En 1926, à Paris, Elian J. Finbert crée la revue Messages d’Orient qui a pour vocation de faire connaître les auteurs égyptiens francophones en France. La même année en Égypte est fondé l’hebdomadaire La Semaine égyptienne qui se consacre notamment à l’actualité littéraire.Dans le domaine de la poésie, les premiers textes de la littérature égyptienne portent la marque de l’influence du romantisme et du Parnasse. Mais peu à peu des voies nouvelles sont explorées avec des auteurs comme Raoul Parme, Amy Kher, Nelly Vaucher-Zananiri, Jeanne Arcache, Jean Moscatelli ou Ahmed Rassim. À l’époque, c’est Alexandrie, ville cosmopolite par excellence, qui joue le rôle de centre littéraire.

1935-1950
Le poète Georges Henein, de retour d’un séjour à Paris où il a découvert le surréalisme, l’introduit en Égypte. Après la publication d’un manifeste, « De l’Irréalisme » (1935), il écrit plusieurs recueils poétiques qui feront date (Le Rappel à l’ordure, 1935 ; Déraisons d’être, 1938 ; L’Incompatible,1949) ainsi que des nouvelles (Le Seuil interdit, 1956 ; Notes sur un pays inutile, 1977). D’autres auteurs donneront leurs lettres de noblesse au surréalisme égyptien et tout particulièrement Edmond Jabès.

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