اصطلاحات کاربردی فرانسوی- قسمت نهم
شهریور ۲۴, ۱۴۰۱
بیست و نهمین شماره نشریه مجله فرهنگ یاران
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La malle volante

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

 

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La malle volante

  Dans une ville qu’il serait peut-être bien difficile, à l’heure qu’il est, de trouver sur la carte, demeurait autrefois un marchand. Ce marchand était si riche qu’il eût pu paver rien qu’en beaux et bons écus la rue tout entière où était située sa maison, avec la ruelle voisine pardessus le marché. Mais il n’avait garde de le faire. Oh ! non, il savait bien mieux tirer parti de son argent ; et quand il lui arrivait de dépenser un sou, ce n’était jamais qu’avec la certitude de gagner au moins un écu. Oh ! l’habile marchand que c’était là en vérité ! cependant, il finit par mourir. Alors toutes ses richesses passèrent à son fils qui se mit à mener joyeuse vie. Il allait tous les soirs au bal ou en soirée, faisait des cocottes et des cerfs-volants avec des billets de banque, puis de temps à autre, par manière de plaisanterie, passait des heures entières à faire des ricochets sur la tranquille surface de la pièce d’eau qui s’étendait sous ses fenêtres, avec de belles pièces d’or en guise de petits palets. À ce jeu-là, il n’était pas surprenant que son argent diminuât à vue d’œil : et c’est effectivement ce qui lui arriva. En fin de compte il en vînt un beau jour à ne plus posséder au monde qu’une pièce de dix sous et à n’avoir pour unique vêtement qu’une vieille robe de chambre et une paire de pantoufles. Tout naturellement alors ses amis cessèrent de se soucier de lui le moins du monde, car ils auraient rougi d’être aperçus avec lui dans la rue. L’un d’eux cependant, assez bon diable au fond, lui envoya un jour une vieille malle avec le conseil d’y empaqueter ses effets, puis de s’en aller avec bien loin et aussitôt que possible. C’était bel et bon, et surtout bientôt dit ; malheureusement notre pauvre étourdi n’avait plus rien à fourrer dans cette malle : ce que voyant, il s’avisa de s’y placer lui-même. C’était au reste une singulière machine que cette malle, car il suffisait d’en presser la serrure , pour qu’elle s’enlevât dans les airs. C’est précisément ce qui arriva alors à notre jeune homme qui se sentit tout à coup entraîné vers le ciel, bien au-dessus des nuages, comme s’il se fut trouvé dans la nacelle d’un ballon. Et il continuait toujours, toujours, à monter ; souvent de violents craquements se faisaient entendre au fond de la malle, et notre navigateur aérien de trembler alors que son navire ne se brisât en deux. Je vous laisse à penser le joli saut qu’il eût fait si pareille chose lui était advenue. Tout se passa cependant sans accident, et notre jeune homme finit par arriver de la sorte, dans le pays des Turcs. Après avoir caché soigneusement sa malle sous un tas de feuilles sèches, il se dirigea résolument vers la ville près des portes de laquelle il avait été déposé d’une si étrange façon. Il ne risquait rien en agissant ainsi, car tous les Turcs qu’il rencontrait se promenaient comme lui en robe de chambre et en pantoufles. Tout en marchant vers la ville, il rencontra une nourrice avec un petit Turc dans ses bras. « Ho hé ! bonne femme ! lui dit-il, à qui donc appartient ce palais, tout près de la ville, avec des fenêtres si grandes et si hautes ? » « C’est le palais où demeure la fille du roi, répondit cette femme ; il lui a été prédit qu’elle aurait un jour grandement mal au cœur à cause d’un amoureux. C’est ce qui fait que personne ne peut la voir à moins que le roi et la reine ne soient là. » « Merci mille fois », repartit le fils du marchand, et il retourna en toute hâte à la forêt. Se placer de nouveau dans le fond de sa malle, s’élever dans les airs, redescendre sur le toit du palais, puis pénétrer par la fenêtre dans la chambre de la princesse, tout cela fut pour lui l’affaire de quelques instants seulement. La princesse dormait étendue sur un sofa. Elle était si admirablement belle qu’il ne put pas s’empêcher de la baiser au front. Elle se réveilla tout effrayée, mais il lui dit qu’il était envoyé par le prophète des Turcs et qu’il était descendu du haut des airs pour l’honorer de sa présence. La princesse ne trouva rien à redire à cela. Ils s’assirent donc l’un près de l’autre, et se mirent à causer fort agréablement. Il lui raconta alors une foule d’histoires. Oh ! les délicieuses histoires en vérité que c’était ! il lui adressa ensuite un beau discours bien fleuri par lequel il  priait la belle princesse de daigner lui accorder sa main. À quoi celle-ci répondit tout de suite : « Oui ! » « Mais, ajouta-t-elle, il faut que vous reveniez me voir samedi prochain, à six heures très précises du soir. Le roi et la reine viendront à cette heure-là prendre le thé chez moi. Ils seront sans aucun doute extrêmement flattés d’apprendre que j’ai pour mari un messager du prophète. Mais, mon cher ami, ayez bien soin de vous précautionner de quelque bon et joli conte pour nous amuser ; mes parents, voyez-vous, raffolent de contes et d’histoires. Ma mère préfère le genre sérieux ; quant à mon père, il lui faut quelque chose de gai, quelque chose qui le fasse rire de bon cœur. » « Soyez tranquille, je leur apporterai un joli conte : ce sera mon seul cadeau de noces », lui répondit-il en lui donnant un dernier baiser. Ils prirent alors réciproquement congé l’un de l’autre, mais avant son départ, la princesse attacha à sa ceinture un sabre de la plus grande richesse et dont le fourreau était tout garni de belles pièces d’or. Or, c’était précisément de belles pièces d’or qu’il manquait le plus pour le moment. Il s’envola loin du palais, s’acheta une robe de chambre neuve, et quelques heures après il était de retour dans le bois, occupé à imaginer quelque jolie histoire pour le samedi soir ; or il s’aperçut que cela n’était pas chose très facile. Enfin après avoir longtemps réfléchi, tantôt, à ceci et tantôt à cela, il en vint à croire qu’il se tirerait parfaitement d’embarras ; et le samedi, juste au moment où six heures sonnaient à l’horloge, ce fut effectivement ce qui lui arriva. Le roi, la reine et toute la cour prenaient le thé dans la chambre de la princesse. Le bizarre prétendant fut reçu très poliment. « Ah çà ! lui dit la reine quand le thé fut fini, vous nous raconterez bien une histoire, n’est-ce pas ? je vous en prie, qu’elle soit aussi sérieuse qu’instructive. » « Non pas ! reprit bien vite le roi, dites-nousen une qui nous fasse au contraire rire à nous en  tenir les côtes. » « C’est très certainement ce que je vais faire », répondit l’étranger ; et il commença en ces termes, après n’avoir toussé que trois fois au plus : Histoire « Il était une fois une botte d’ALLUMETTES qui toutes crevaient d’orgueil dans leur peau, elles se croyaient en effet de la plus haute lignée. L’arbre leur grand-père, c’est-à-dire le sapin gigantesque dont chacune d’elles n’était qu’un fragment presque imperceptible, avait été jadis l’un des arbres les plus grands et les plus gros d’une forêt du nord. Mais ces allumettes étaient à cette heure à côté d’un très modeste feu de cuisine, entre un vieux pot de fer et une boîte contenant de l’amadou, des pierres à feu et un briquet ; et elles leur racontaient les plus mirobolantes histoires sur les jours de leur enfance. « Oui, leur disaientelles, quand nous étions verdoyant rameau, c’était alors le bon temps pour nous ! soir et matin nous avalions une bonne tasse de thé de premier choix : c’était la rosée. Tout le long de la journée nous avions les rayons du soleil, pour peu qu’il ne fût pas caché par des nuages, et tous les petits oiseaux avaient ordre de nous amuser en nous chantant de joyeuses chansons ou bien en nous racontant de touchantes histoires. Il nous était facile aussi de nous apercevoir que nous étions riches ; car les arbres à feuilles ne revêtent un costume décent que pendant les mois d’été. Notre famille au contraire conservait pendant les plus rudes hivers sa magnifique garde-robe verte, que ni vents, ni gelées, ne pouvaient déchirer. Enfin, au milieu de cet heureux genre de vie, survinrent les bûcherons : ce fut là une terrible révolution qui brisa et dispersa toute notre famille. Notre puissant père fut réduit à accepter une place de grand-mât à bord d’un magnifique vaisseau, capable de faire le tour du monde pour peu qu’il lui en prît fantaisie ; les autres branches de notre famille durent s’en aller chacune de leur côté, et c’est à nous qu’est échue la tâche ennuyeuse, quoique des plus honorables, de procurer de la  lumière à la foule. Voilà pourquoi vous nous voyez, nous autres filles si bien nées, si comme il faut, confinées dans une obscure cuisine. » « Quant à moi, dit à son tour le POT DE FER près duquel se trouvaient les allumettes à soufre, mon sort a été bien différent du vôtre. Du premier moment où je suis entré dans ce monde, on n’a fait que me placer presque continuellement sur le feu, et on ne m’en retirait que pour m’y remettre l’instant d’après. Moi, voyez-vous, j’aime avant tout le solide. Mon unique plaisir consiste à reposer après dîner, bien propre, bien luisant, sur la planche, et à causer là de bonne amitié avec mes camarades les marmites et les casseroles, quoique, à l’exception du COQUEMAR qui descend quelquefois dans la cour, nous vivions ici plus retirés que dans un cloître. Notre seul nouvelliste est le PANIER DE MARCHÉ ; mais il fait tant de bavardages sur le compte du gouvernement et sur celui du peuple, que, tenez, rien qu’avant-hier, une vieille marmite toute saisie de frayeur en entendant ses récits, en est tombée à terre et s’est brisée en morceaux. »

 « Vous parlez trop fort, dit alors en manière d’avis la BOÎTE D’AMADOU ; et on entendit à ce moment le BRIQUET et la PIERRE À FEU se heurter avec tant de force qu’il en jaillit des étincelles comme pour dire : Ah ! l’amusante soirée que nous allons avoir ! » « Causons encore un peu, reprirent les ALLUMETES, et voyons à décider qui de nous est le plus noble. » «Oh ! non, répondit le PLAT DE TERRE, je n’aime pas à parler de moi. Amusons-nous plutôt ce soir en commun. Je commencerai, moi, et chacun de nous racontera à son tour aux autres ce qu’il a vu et ce qui lui est arrivé. De la sorte, nous pourrons tous nous amuser rien qu’en pensant à ce que nous eussions fait dans la même situation. C’est là le seul vrai plaisir qu’il y ait à entendre raconter des histoires. « Or donc, sur les rives de la Baltique, à l’ombre des magnifiques forêts de hêtres qui s’élèvent sur le sol plantureux du Danemark… » « L’admirable commencement ! s’écrièrent toutes les ASSIETTES à la fois, ce sera là très  certainement une histoire à notre goût ! » « Oui, c’est là, continua le PLAT DE TERRE, que s’écoula ma jeunesse au sein d’une famille tranquille. Tous les meubles, tous les ustensiles du ménage étaient si luisants de propreté qu’on pouvait se mirer dedans. Tous les matins, le plancher de sapin, fait avec des planches bien droites, bien unies, bien blanches, était soigneusement savonné, lavé, essuyé ; et tous les quinze jours régulièrement, on ôtait les rideaux des fenêtres pour en remettre de propres. » « Dieu ! l’amusante histoire, interrompit le BALAIS À TAPIS. On dirait que c’est une dame qui parle, tant il y a de propreté dans tout cela. » « C’est, ma foi, vrai ! » dit d’un ton d’affirmation le COQUEMAR : et il se prit à sautiller de joie, puis l’on entendit un tout petit bruit contre la terre. Et le plat continua son histoire dont la fin ne trompa en aucune manière les promesses du commencement. Toutes les ASSIETTES dans le ravissement faisaient du bruit en s’agitant l’une contre l’autre. Le BALAIS DE CRIN prit des brins de persil dans le tas aux ordures et en couronna le plat, sachant bien qu’en agissant de la sorte, il vexerait les autres. Puis, se dit-il à lui-même, si je le couronne aujourd’hui, il me rendra la pareille demain !» « Allons ! dansons un peu, maintenant, dirent les PINCETTES : et au même instant elles se mirent en branle. Oh ! le ravissant spectacle que cela faisait, je vous jure. Elles vous levaient la jambe en l’air bien plus haut et avec bien plus de grâce que mademoiselle Elssler ! La vieille CHAISE DE CUISINE se prit dans son coin à éclater de rire à cette vue. « Ah çà ! s’écrièrent les PINCETTES, est-ce qu’on ne nous couronnera pas aussi, nous ? » Et on les couronna. « Fi ! que ces gens-là ont mauvais ton ! On voit bien d’où ils sortent ! » pensèrent les ALLUMETTES. La compagnie pria alors la FONTAINE À THÉ de chanter un peu ; mais celle-ci s’excusa en alléguant qu’elle était enrhumée et qu’elle ne  pouvait chanter que lorsqu’elle bouillait. En cela, elle ne voulait que se donner des airs. Le fait est qu’elle ne daignait jamais se faire entendre que lorsqu’il y avait grande et belle compagnie au salon. Près de la fenêtre se trouvait une vieille PLUME tout émoussée, avec laquelle la cuisinière écrivait ses mémoires. Elle n’avait rien de bien remarquable, si ce n’est qu’elle avait été plongée trop avant dans l’encre. Cela suffisait cependant pour lui inspirer une très haute idée d’elle-même et pour justifier à ses yeux les grands airs qu’elle affectait. « Messieurs et dames, dit-elle, si la FONTAINE À THÉ refuse de nous chanter quelque chose, n’insistons pas davantage et laissons-la tranquille dans son coin. Voilà, dans la cage suspendue en dehors de la fenêtre, un rossignol qui ne la suppléera peut-être pas trop mal. Sans doute on ne lui a jamais appris une note de musique à l’école ; mais nous saurons bien ce soir être indulgents et bienveillants. » « Non ! interrompit la BOUILLOIRE, la plus 129 grande virtuose de toute la cuisine et assez proche parente de la FONTAINE À THÉ, il y aurait à mon avis inconvenance extrême de notre part à prêter l’oreille à un aussi bizarre oiseau que celui-là. Serait-ce du patriotisme, je vous le demande un peu ? Que le PANIER DE MARCHÉ personne d’expérience si jamais il en fut, nous dise ce qu’il en pense. » « Quant à moi, répondit le PANIER DE MARCHÉ je ne vous dissimulerai pas que je suis vexé, horriblement vexé ; est-ce que cela peut s’appeler passer une soirée, ça ? Ne vaudrait-il pas bien mieux nous amuser à mettre ici tout sens dessus dessous ? Chacun alors retrouverait bien vite la place qui lui convient. Je m’offre volontiers, moi, pour mener le quadrille. Oh ! nous allons joliment nous divertir, je vous en réponds. « Oui ! c’est cela ! s’écrièrent-ils tous d’une voix, faisons du vacarme. » À ce moment la porte s’ouvrit. C’était la cuisinière qui entrait, et aussitôt POT, COQUEMAR BALAIS, BOUILLOIRE, FONTAINE À THÉ de rester cois. Pas un n’osait ouvrir la bouche et dire un mot de plus. Cependant, il n’y avait pas dans toute la cuisine de pot si petit, d’ustensile si grossier, qui ne fût capable de raconter, lui aussi, les merveilles qu’il se ferait fort d’accomplir au besoin, et de prouver combien il était de bonne maison. « Oui, se disait à lui-même chacun d’eux, si on m’avait choisi, nous nous serions à coup sûr bien autrement amusés ! » La cuisinière prit les allumettes et les enflamma. Oh ! comme elles craquèrent et pétillèrent ! Oh ! la belle flamme bleuâtre et jaunâtre qu’elles projetèrent ! « Maintenant du moins, pensèrent-elles, tous ces imbéciles-là doivent bien reconnaître que c’est à nous que revenait le premier rang. Quel éclat nous jetons ! La belle lumière que nous donnons ! » Et tout en parlant de la sorte, elles se trouvèrent réduites en cendres. « La charmante histoire en vérité ! » dit alors la reine. « J’ai cru un instant que j’étais dans la cuisine avec les allumettes. Topez là, voilà qui est dit ! Maintenant vous aurez notre fille !» « Sans doute, ajouta le roi en hochant de la tête d’un petit air de satisfaction. Lundi nous vous donnerons notre fille ! » Voilà donc le jour des noces fixé ; et la veille, toute la ville fut spontanément illuminée par les habitants. Il plut des biscuits et des macarons sur la foule en liesse et qui les ramassait avec avidité. Les polissons des rues grimpaient dans les arbres, criaient Vive le roi ! et sifflaient entre leurs doigts. Ça faisait en vérité un spectacle magnifique ! « Maintenant, se dit le fils du marchand, il faut que j’imagine encore quelque chose pour donner, s’il est possible, plus de splendeur à la fête. » Il acheta alors un grand nombre de fusées volantes, de pétards, de chandelles romaines, enfin tout ce qu’il y avait de mieux en fait de pièces d’artifice. Il vous plaça tout cela dans sa malle et s’envola avec dans les airs. Les pièces d’artifice partirent, et je vous laisse à penser les bruyantes détonations, les éblouissantes lumières que cela fit ! Tous les Turcs, à cette vue, se mirent à sauter de joie, tellement que leurs pantoufles en rendirent des sifflements qui parvenaient jusqu’à leurs oreilles. Jamais en effet il ne leur avait encore été donné d’apercevoir pareil spectacle dans les airs. Dès que le fils du marchand fut redescendu dans la forêt avec sa malle, il résolut d’aller incognito se promener jusqu’à la ville pour savoir l’effet qu’y avait produit son feu d’artifice. C’était assurément bien naturel de sa part. Oh ! les récits étonnants qu’on lui fit alors dans le peuple. Chacun de ceux qu’il questionnait avait vu les choses à sa manière ; mais tous s’accordaient à dire que ça avait fait un spectacle de toute beauté et à nul autre comparable. « J’ai vu le mari de la princesse lui-même, disait l’un, il avait des yeux qui brillaient comme des étoiles, avec une belle barbe qui ressemblait à une chute d’eau écumeuse. » « Il s’est envolé dans un magnifique manteau, criait un autre, et, pendant ce temps-là, les plus jolis petits anges qu’on puisse voir se jouaient dans les replis lumineux de son manteau. » Tels furent, et bien d’autres encore, les glorieux récits qu’il recueillit de la bouche même du peuple enthousiasmé ; or c’était précisément le lendemain que devaient avoir lieu ses noces. Il se hâta alors de revenir dans l’ombreuse forêt à l’effet de reprendre sa place dans la merveilleuse malle. Mais elle n’y était plus. Voici ce qui était arrivé : elle était brûlée ! Il y avait par mégarde laissé tomber une étincelle des feux d’artifice : le bois très sec dont elle était construite s’était peu à peu enflammé, et la malle était maintenant réduite en cendres. Le malheureux fiancé ne put plus s’envoler ni retourner jamais auprès de son amante. Celle-ci l’attendit sur le toit tout le jour suivant. Elle l’y attend même encore en ce moment, pendant que lui, l’infortuné ! il parcourt le monde sans pouvoir trouver de gîte nulle part, et racontant ses histoires à tous les passants ; mais il s’en faut bien qu’elles soient aussi jolies, aussi amusantes que celle des allumettes soufrées.

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی          

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