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La Pierre qui penche

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید

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La Pierre qui penche

Dans la savane Dorothée, près de Montsinéry, on voyait, il n’y a pas bien longtemps encore, une pierre haute de trois mètres, large de deux, et qui penchait comme la tour de Pise.

Qui avait porté là ce menhir d’un nouveau genre, et comment s’y trouvait-il? Nul ne le savait ; pourquoi penchait-il ainsi sans tomber ? Personne n’aurait pu le dire. Mais il vous importe assez peu, je présume, de percer ce mystère, et quant à moi, je l’avoue il me laisse tout à fait indifférent. Je veux seulement vous dire une aventure qui se passa en cet endroit, à l’époque où les bêtes parlaient.

Tigre, un jour, quitta sa case dans l’intention d’aller pêcher des poissons de savane, et…

— Pardon, monsieur le conteur, qu’appelez-vous, je vous prie, poissons de savane ?

— Bon ! Voilà que vous m’interrompez dès mon début !

Pendant huit mois de l’année, il tombe en Guyane des pluies torrentielles. Elles inondent tout, rendant impraticable bien des chemins, voire même la plupart des rues de Cayenne, et transformant en immenses lacs les savanes situées en contre-bas.

La saison sèche revenue, ces océans en miniature s’écoulent peu à peu par les criques avec lesquelles ils communiquent. Puis les ardents rayons d’un soleil de feu achèvent de dessécher le sol, et bientôt l’herbe brûlée reparaît là où quelques semaines auparavant flottaient des pirogues. Il ne reste plus d’eau que dans certains trous, réservoirs naturels qui ne se vident jamais, et dans lesquels se trouve une quantité de poissons d’une espèce particulière. Ce sont les poissons de savane.

Rien n’étonne l’étranger comme d’entendre le guide qui l’accompagne dans ces solitudes arides lui annoncer que bientôt il fera une bonne pêche pour lequimbé-cœur2, et de le voir réaliser sa promesse Il existe plusieurs variétés de ces petites bêtes très appréciées des gourmets créoles: les patagayes, les langoumottes, les poissons-madame, les coulants, si nombreux que parfois, pendant la saison hivernale, les pagaies des pirogues se prennent dans leurs bancs, et qu’il suffit de quelques minutes à peine pour en remplir un canot; lesprapas aux yeux rouges; enfin et surtout les atipas, poissons cuirassés d’une écaille assez semblable à celle du tatou.

Tigre, disais-je, sortit pour aller pêcher des poissons de savane. La faim le tourmentait, car depuis longtemps son garde-manger ne logeait que le vide, et son ventre faisait rrrrrrouhouou !

Kariacou, de son côté, était parti ce matin-là pour aller voler dans l’abatis d’un voisin absent. Il avait commencé par bien remplir sur place son petit ventre rondelet, et rapportait, en outre, à la maison, un grand panier chargé de riz et de maïs. Le fardeau lui pesait, et il s’arrêta un instant, pour prendre un peu de repos, à l’ombre de la grosse pierre penchée.

Il venait à peine de s’asseoir, quand il aperçut Tigre qui venait de son côté. Notre gracieux petit animal n’aime point à se rencontrer avec son oncle à la forte mâchoire. Mais déjà il était trop tard pour fuir. Mieux valait imaginer sans retard un plan de défense pour le cas probable où les choses prendraient mauvaise tournure. Ce fut l’affaire d’un instant, car le complice ordinaire de Tortue a l’imagination fertile. Le rusé compère se contenta de tourner la grosse pierre, derrière laquelle il déposa son panier. Après quoi, il revint d’un air innocent du côté vers lequel s’inclinait le monument naturel, puis, poussant des cris plaintifs, il s’arc-bouta contre la masse rocheuse dans l’attitude d’un animal qui fait de prodigieux efforts pour soutenir un poids énorme.

C’est à ce moment que Tigre l’aperçut. Bien vite il partit ventre à terre, blocoto, blocoto, blocoto, vers cette proie qui s’offrait. Car notre chevreuil, hélas ! Etait bien pour lui, à ce moment, une proie facile à saisir, et non autre chose, non par exemple, un membre de sa famille. Pour ceux qui savent lire sur la figure des tigres, le rictus féroce qui ridait le mufle du vorace félin disait clairement ; je vais déjeuner avec mon neveu.

Le premier effet de l’étonnement que lui causait l’apparente tranquillité avec laquelle Kariacou l’attendait fut de l’arrêter net à quelques pas du but. Sa surprise grandit encore, quand il comprit que son neveu, loin de vouloir l’éviter, l’invitait à faire diligence.

— Courez, tonton, courez, criait le malin chevreuil, venez vite !

— Pourquoi faire, mille carcasses ? demanda tigre en arrivant.

— Pour m’aider donc, mon oncle.

— T’aider à quoi, conjointement ?

— M’aider… m’aider… d’abord à soutenir cette roche énorme sous le poids de laquelle je sens faiblir mes épaules, et qui va nous écraser dans sa chute. Ce ne sera qu’un jeu pour vous : vous êtes si fort, mon oncle, et si beau !

— Et postérieurement ?

— Et… postérieurement… m’aider à attraper tout cette quantité de gibier.

— Quelle quantité ? Quel gibier ?

— Une douzaine, au moins, de perdrix des grands bois, vingt-quatre tourterelles, et quarante-huit bécasses qui se sont abattues derrières se rocher. D’autres bêtes encore !… Et grasses !… Si vous voyez cela, c’est trop beau ! Ah ! comme vous vous régalerez, mon oncle ! Moi-même je mangerai un tout petit morceau avec plaisir, car voici longtemps que je fais pauvre chère : regardez comme je suis maigre en ce moment !… Pour mon adresse, voici notre prochain repas prisonnier là-dessus ; mais pour mener l’entreprise à bonne fin, il faut à tout prix maintenir la pierre exactement dans la position ou elle se trouve maintenant. Si elle tombe en arrière, elle met le gibier en bouillie : si elle vient en avant, c’est nous qui sommes en marmelade. Ainsi mon oncle, mettez-vous là, et tenez bon : vous serez bien récompensé de vos peines.

Tigre venait pour la première fois dans le voisinage de la pierre penchée, et la faim qui troublait sa cervelle le rendait plus crédule encore qu’à l’ordinaire. Il goba donc tout ce que lui racontait son coquin de neveu, et s’arc-bouta en son lieu et place.

Kariacou fit lestement le tour de la grosse pierre qui le dérobait entièrement aux regards de son oncle.

— Saperlipopette ! ne bougez donc pas, dit-il tout-à-coup, vous allez faire échapper toute la bande !… et puis, pas de bruit, plus un mot !

Ce disant, il saisit son panier, et le péril décuplant ses forces, il détala rapidement avec son précieux fardeau. Il eut bientôt gagné la lisière du bois profond, et fioup ! il disparut.

Tigre, pendant ce temps, appuyant de toutes ses forces contre la pierre, (ce qui lui donnait l’illusion de soutenir un poids), restait dans une immobilité stupide et gardait un silence absolu. Ses entrailles moins réservées, faisaient à chaque instant : glouglouglouglou !

Combien de temps demeura-t-il dans cette position ? Je ne saurais vous le dire ; mais cela dura longtemps, longtemps, longtemps. A la fin n’y tenant plus, il appelle à voix basse ; Kariacou ! Kariacou !..

Pas de réponse.

Il crie plus fort : Hé! Neveu ?.. Rien. Un commencement d’inquiétude le saisit. Alors, avec des précautions infinies, il s’éloigne peu à peu, soutenant toujours la pierre, pour la laisser arriver doucement au sol, et il est fort étonné de voir qu’elle se tient debout toute seule. Bien convaincu alors que son neveu lui a joué quelque nouvelle niche, il fait rapidement le tour du rocher. Hélas ! pauvre tonton, Kariacou a disparu, – et de perdreaux, de tourterelles, de bécasses, pas plus que dans le creux de la main !

Tigre entra, comme à l’ordinaire dans une colère terrible : il rugissait, il écumait, il se roulait en des convulsions de rage, labourait la terre de ses griffes et voulait se déchirer lui-même. Mais tout cela ne servait de rien.

Le pignanouan qui, du haut d’un arbre voisin, avait assisté à la scène en témoin invisible, s’envola avec un rire moqueur :

— Adieu, Tigre, cria-t-il en partant. On a bien raison de dire : Ça-là qui pas malins, yé pas gras

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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