لغات موضوعی فرانسوی-مربوط به اقتصاد
خرداد ۷, ۱۴۰۲
اشتباهات رایج در زبان فرانسه-قسمت صد و هجدهم
خرداد ۷, ۱۴۰۲
لغات موضوعی فرانسوی-مربوط به اقتصاد
خرداد ۷, ۱۴۰۲
اشتباهات رایج در زبان فرانسه-قسمت صد و هجدهم
خرداد ۷, ۱۴۰۲

L’ami Joseph

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

دانلود فایل صوتی

سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

دانلود فایل متن داستان

در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

دانلود فایل صوتی

 

 

L’ami Joseph

 

On s’était connu intimement pendant tout l’hiver à Paris.

Après s’être perdus de vue, comme toujours, à la sortiedu collège, les deux amis s’étaient retrouvés un soir, dans le monde, déjà vieux et blanchis, l’un garçon, l’autre marié.

  1. de Méroul habitait six mois Paris, et six mois son petit château de Tourbeville. Ayant épousé la fille d’un châtelain des environs, il avait vécu d’une vie paisible et bonne dansl’indolence d’un homme qui n’a rien à faire. Detempérament calme et d’esprit rassis, sans audacesd’intelligence, ni révoltes indépendantes, il passait sontemps à regretter doucement le passé, à déplorer lesmœurs et les institutions d’aujourd’hui, et à répéter à tout moment à sa femme, qui levait les yeux au ciel, et parfoisaussi les mains en signe d’assentiment énergique : « Sousquel gouvernement vivons-nous, mon Dieu ? »

Mme de Méroul ressemblait intellectuellement à sonmari, comme s’ils eussent été frère et sœur. Elle savait, par tradition, qu’on doit d’abord respecter le Pape et le Roi !

Et elle les aimait et les respectait du fond du cœur, sans les connaître, avec une exaltation poétique, avec undévouement héréditaire, avec un attendrissement defemme bien née. Elle était bonne jusque dans tous lesreplis de l’âme. Elle n’avait point eu d’enfants et le regrettait sans cesse.

Lorsque M. de Méroul retrouva dans un bal JosephMouradour, son ancien camarade, il éprouva de cette rencontre une joie profonde et naïve, car ils s’étaient beaucoup aimés dans leur jeunesse.

Après les exclamations d’étonnement sur leschangements que l’âge avait apportés à leur corps et à leur figure, ils s’étaient informés réciproquement de leursexistences.

Joseph Mouradour, un Méridional, était devenuconseiller dans son pays. D’allures franches, il parlait vivement et sans retenue, disant toute sa pensée avecignorance des ménagements. Il était républicain ; de cetterace de républicains bons garçons qui se font une loi dusans-gêne et qui posent pour l’indépendance de paroleallant jusqu’à la brutalité.

Il vint dans la maison de son ami, et y fut tout de suiteaimé pour sa cordialité facile, malgré ses opinionsavancées. Mme de Méroul s’écriait : « Quel malheur ! un si charmant homme ! »

  1. de Méroul disait à son ami, d’un ton pénétré et confidentiel : « Tu ne te doutes pas du mal que vous faites à notre pays. » Il le chérissait cependant, car rien n’est plussolide que les liaisons d’enfance reprises à l’âge mûr.

Joseph Mouradour blaguait la femme et le mari, les appelait « mes aimables tortues », et parfois se laissait aller à des déclamations sonores contre les gens arriérés, contre les préjugés et les traditions.

Quand il déversait ainsi le flot de son éloquencedémocratique, le ménage, mal à l’aise, se taisait par convenance et savoir-vivre ; puis le mari tâchait dedétourner la conversation pour éviter les froissements. Onne voyait Joseph Mouradour que dans l’intimité.

L’été vint. Les Méroul n’avaient pas de plus grande joieque de recevoir leurs amis dans leur propriété deTourbeville. C’était une joie intime et saine, une joie de braves gens et de propriétaires campagnards. Ils allaient au-devant des invités jusqu’à la gare voisine et lesramenaient dans leur voiture, guettant les compliments sur leur pays, sur la végétation, sur l’état des routes dans ledépartement, sur la propreté des maisons des paysans, sur la grosseur des bestiaux qu’on apercevait dans leschamps, sur tout ce qu’on voyait par l’horizon.

Ils faisaient remarquer que leur cheval trottait d’une façonsurprenante pour une bête employée une partie de l’annéeaux travaux des champs ; et ils attendaient avec anxiétél’opinion du nouveau venu sur leur domaine de famille, sensibles au moindre mot, reconnaissants de la moindreintention gracieuse.

Joseph Mouradour fut invité, et il annonça son arrivée.

La femme et le mari étaient venus au train, ravis d’avoir àfaire les honneurs de leur logis.

Dès qu’il les aperçut, Joseph Mouradour sauta de sonwagon avec une vivacité qui augmenta leur satisfaction. Il leur serrait les mains, les félicitait, les enivrait decompliments.

Tout le long de la route il fut charmant, s’étonna de la hauteur des arbres, de l’épaisseur des récoltes, de larapidité du cheval.

Quand il mit le pied sur le perron du château, M. deMéroul lui dit avec une certaine solennité amicale :

« Tu es chez toi, maintenant. »

Joseph Mouradour répondit :

« Merci, mon cher, j’y comptais. Moi, d’ailleurs, je ne me gêne pas avec mes amis. Je ne comprends l’hospitalitéque comme ça. »

Puis il monta dans sa chambre, pour se vêtir en paysan, disait-il, et il redescendit tout costumé de toile bleue, coifféd’un chapeau canotier, chaussé de cuir jaune, dans unnégligé complet de Parisien en goguette. Il semblait aussi devenu plus commun, plus jovial, plus familier, ayant revêtuavec son costume des champs un laisser-aller et unedésinvolture qu’il jugeait de circonstance. Sa tenue nouvellechoqua quelque peu M. et Mme de Méroul qui demeuraient toujours sérieux et dignes, même en leurs terres, comme si la particule qui précédait leur nom les eût forcés à uncertain cérémonial jusque dans l’intimité.

Après le déjeuner, on alla visiter les fermes : et le

Parisien abrutit les paysans respectueux par le toncamarade de sa parole.

Le soir, le curé dînait à la maison, un vieux gros curé, habitué des dimanches, qu’on avait prié ce jour-làexceptionnellement en l’honneur du nouveau venu.

Joseph, en l’apercevant, fit une grimace, puis il leconsidéra avec étonnement, comme un être rare, d’unerace particulière qu’il n’avait jamais vue de si près. Il eut, dans le cours du repas, des anecdotes libres, permisesdans l’intimité, mais qui semblèrent déplacées aux Méroul, en présence d’un ecclésiastique. Il ne disait point : «Monsieur l’abbé », mais : « Monsieur » tout court ; et il embarrassa le prêtre par des considérationsphilosophiques sur les diverses superstitions établies à lasurface du globe. Il disait : « Votre Dieu, Monsieur, est de ceux qu’il faut respecter, mais aussi de ceux qu’il faut discuter. Le mien s’appelle Raison : il a été de tout temps l’ennemi du vôtre… »

Les Méroul, désespérés, s’efforçaient de détourner lesidées. Le curé partit de très bonne heure.

Alors le mari prononça doucement :

« Tu as peut-être été un peu loin devant ce prêtre ? »

Mais Joseph aussitôt s’écria :

« Elle est bien bonne, celle-là ! Avec ça que je me gênerais pour un calotin ! Tu sais, d’ailleurs, tu vas me faire le plaisir de ne plus m’imposer ce bonhomme-là pendant les repas. Usez-en, vous autres, autant que vous voudrez, dimanches et jours ouvrables, mais ne le servez pas auxamis, saperlipopette ! — Mais, mon cher, son caractère sacré… »

Joseph Mouradour l’interrompit :

« Oui, je sais, il faut les traiter comme des rosières !

Connu, mon bon ! Quand ces gens-là respecteront mesconvictions, je respecterai les leurs ! »

Ce fut tout, ce jour-là.

Lorsque Mme de Méroul entra dans son salon, lelendemain matin, elle aperçut au milieu de sa table troisjournaux qui la firent reculer : Le Voltaire, La République française et La Justice.

Aussitôt Joseph Mouradour, toujours en bleu, parut sur le seuil, lisant avec attention L’Intransigeant. Il s’écria :

« Il y a, là-dedans, un fameux article de Rochefort. Cegaillard-là est surprenant. »

Il en fit la lecture à haute voix, appuyant sur les traits, tellement enthousiasmé, qu’il ne remarqua pas l’entrée deson ami. »

  1. de Méroul tenait à la main le Gaulois pour lui, leClairon pour sa femme.

La prose ardente du maître écrivain qui jeta bas l’empire, déclamée avec violence, chantée dans l’accent du Midi, sonnait par le salon pacifique, secouait les vieux rideaux àplis droits, semblait éclabousser les murs, les grandsfauteuils de tapisserie, les meubles graves posés depuisun siècle aux mêmes endroits, d’une grêle de motsbondissants, effrontés, ironiques et saccageurs.

L’homme et la femme, l’un debout, l’autre assise, écoutaient avec stupeur, tellement scandalisés, qu’ils ne faisaient pas un geste.

Mouradour lança le trait final comme on tire un bouquet d’artifice, puis déclara d’un ton triomphant :

« Hein ? C’est salé, cela ? »

Mais soudain il aperçut les deux feuilles qu’apportait sonami et il demeura lui-même perclus d’étonnement. Puis il marcha vers lui, à grands pas, demandant d’un ton furieux :

« Qu’est-ce que tu veux faire de ces papiers-là ? »

  1. de Méroul répondit en hésitant :

« Mais… ce sont mes… journaux ! — Tes journaux… Ça, voyons, tu te moques de moi ! Tu vas me faire le plaisir de lire les miens, qui te dégourdiront les idées, et, quant aux tiens… voici ce que j’en fais, moi…»

Et, avant que son hôte interdit eût pu s’en défendre, il avait saisi les deux feuilles et les lançait par la fenêtre. Puisil déposa gravement La Justice entre les mains de Mme deMéroul, remit Le Voltaire au mari, et il s’enfonça dans unfauteuil pour achever L’Intransigeant.

L’homme et la femme, par délicatesse, firent semblant de lire un peu, puis lui rendirent les feuilles républicainesqu’ils touchaient du bout des doigts comme si elles eussent été empoisonnées.

Alors il se remit à rire et déclara :

« Huit jours de cette nourriture-là, et je vous convertis àmes idées. »

Au bout de huit jours, en effet, il gouvernait la maison. Il avait fermé la porte au curé, que Mme de Méroul allait voir en secret ; il avait interdit l’entrée au château du Gaulois et du Clairon, qu’un domestique allait mystérieusement chercher au bureau de poste et qu’on cachait, lorsqu’il entrait, sous les coussins du canapé ; il réglait tout à saguise, toujours charmant, toujours bonhomme, tyran jovial et tout-puissant.

D’autres amis devaient venir, des gens pieux, et légitimistes. Les châtelains jugèrent une rencontreimpossible et, ne sachant que faire, annoncèrent un soir àJoseph Mouradour qu’ils étaient obligés de s’absenter quelques jours pour une petite affaire, et ils le prièrent derester seul. Il ne s’émut pas et répondit :

« Très bien, cela m’est égal, je vous attendrai ici autant que vous voudrez. Je vous l’ai dit : entre amis pas de gêne.

Vous avez raison d’aller à vos affaires, que diable ! Je ne me formaliserai pas pour cela, bien au contraire ; ça memet tout à fait à l’aise avec vous. Allez, mes amis, je vous attends. »

  1. et Mme de Méroul partirent le lendemain.

Il les attend.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

دیدگاهتان را بنویسید

نشانی ایمیل شما منتشر نخواهد شد. بخش‌های موردنیاز علامت‌گذاری شده‌اند *