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le château de cristal

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید

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Le château de cristal

 

Étendues dans leurs lits, deux petites filles chuchotaient, baignées par la lueur douce d’un croissant de lune qui se dessinait derrière les voilages.

— Hélène, tu dors ?

— Presque, répondit Hélène en baillant.

— Bon.

Julie ne put s’empêcher de reprendre :

— Hélène !

— Quoi encore ?

Julie gigotait sous ses draps.

— Je sens un truc bizarre entre mes deux épaules. Ça fait comme si on me soufflait dessus très fort…

Au bout de quelques instants, Hélène répondit d’une voix plus du tout endormi.

— Tu as raison. Je sens la même chose… C’est comme si…

— Ouais. On dirait quelque chose… QUI POUSSE !

La seconde d’après, les deux petites filles avaient allumé la lumière, soulevé leurs tee-shirts respectifs, et s’examinaient le dos, terrifiées.

— Hélène ! Je vois deux gros points blancs entre tes épaules !

— Mais tu as la même chose dans le dos ! C’est vraiment étrange…

— Oh la la ! Ça pousse ! C’est tout doux. Je crois bien que… que… c’est des ailes !…

— Oui ! Oui, tu as raison ! Je vois déjà des petites plumes qui sortent de ton épaule gauche. Que c’est joli !

Soudain, les fillettes virent leurs deux paires d’ailes se déployer largement, soulevant leurs tee-shirts… qui se transformèrent instantanément en une longue robe scintillante pourvue d’ouvertures permettant de laisser passer les ailes. Les plus longues plumes touchaient presque le sol. Un silence se fit. Les deux cousines se regardaient sans comprendre, bouche bée. Hélène courut jusqu’à un grand miroir ovale que sa maman appelait une psyché, et s’observa sur toutes les coutures. Les ailes douces d’une blancheur diaphane et la robe qui brillait de mille feux l’enchantaient littéralement. Elle découvrit aussi sur ses tempes deux peignes d’or qui retenaient ses cheveux fous.

Lorsqu’elle se retourna vers Julie, un sourire ravi aux lèvres, elle vit celle-ci battre des bras – donc des ailes ! – comme pour essayer de s’envoler. Et le plus fort, c’est qu’en effet, Julie décolla du sol et s’éleva doucement vers le plafond !

— Whouahou ! Hélène ! On peut VOLER !

Les deux fillettes criaient de joie. Julie était déjà en train d’ouvrir la fenêtre de la chambre.

— Allez, viens ! On va faire un tour.

— Tu… tu crois ?

— Et pourquoi pas ! Si on a des pieds, c’est pour marcher, si on a des ailes, c’est pour voler !

Julie enjamba le rebord du balcon. Hardiment, Hélène la rejoignit mais la retint très vite par le bras.

— Attends Julie ! On n’a jamais appris à voler. Il faudrait sûrement prendre quelques cours avant de s’élancer comme ça.

À cet instant, un grand tournoiement se fit dans les airs. Un aigle énorme, aux yeux brillants comme des saphirs, vint se poser près d’elles. Hélène souffla à Julie — Tiens, je suis sûre et certaine que voilà notre professeur !

— Vous ne sauriez mieux dire Mademoiselle, éructa le rapace d’une curieuse voix cassée. Vous allez vous mettre sur mon dos et nous descendrons doucement sur la pelouse en vol plané. Là, je vous enseignerai les rudiments nécessaires à votre voyage.

— Quel voyage ? s’écria Hélène.

— Où ça ? renchérit Julie.

— Vous le découvrirez en temps voulu, répondit le seigneur des airs dans un souffle rauque.

Après quelques conseils et exercices, l’aigle leur dit :

— Vous avez été de merveilleuses petites élèves. Envolez-vous vers l’Est. C’est là qu’on vous attend.

Puis, brusquement, dans un grand froissement d’ailes, le rapace prit son envol, laissant les deux petites filles complètement estomaquées.

— Comment ça vers l’Est !? Il est dingo cet emplumé !

— Écoute Julie, moi j’ai confiance. Si l’aigle nous a dit de voler vers l’Est, il y a forcément une raison. C’est sûrement notre destin.

Julie hochait la tête, dubitative.

— Mouais… Et d’abord, c’est où l’Est ?

En souriant, Hélène tendit son bras gauche, son aile suivant son mouvement.

— Par là. D’ailleurs, tu vois, le soleil commence à se lever au-dessus de la rivière.

Voler était moins simple qu’il n’y paraissait. Julie, voulant aller plus vite que sa cousine, fut happée par des trous d’air qui lui mirent l’estomac au bord des lèvres, puis une autre fois, dans un courant ascendant qui l’éleva brutalement à une cinquantaine de mètres au-dessus d’Hélène.

Après une bonne heure de vol, les fillettes commencèrent à fatiguer. Le soleil était maintenant assez haut dans le ciel.

— J’ai la dalle, moi ! Pas toi ? lança Julie d’un ton énervé. Quand est-ce qu’on arrive ?

— Je ne sais pas, Julie. Moi aussi j’ai un peu faim. Mais ne t’inquiète pas. C’est comme pour notre professeur de vol. Je suis sûre qu’il va bientôt se passer quelque chose.

À cet instant précis, une cigogne lestée d’un petit baluchon à carreaux rouge et blanc arriva à leur hauteur. Elle lâcha son fardeau pile devant le nez d’Hélène qui l’attrapa au vol, c’est le cas de le dire !

Deux pommes brillantes, des petits pains au lait, deux barres de chocolat : on venait de leur livrer leur petit-déjeuner… qu’elles engloutirent en quelques minutes !

Les cousines avaient repris un bon rythme de croisière, volant avec de plus en plus d’aisance. Elles planaient au-dessus d’un champ de maïs quand soudain, Hélène et Julie furent prises dans un tourbillon infernal. Brutalement attirées vers le sol, elles se mirent à tournoyer en hurlant et voyaient avec horreur la terre ferme se rapprocher dangereusement.

— Hélène ! Au secours ! J’ai peur !

— Tiens-toi à moi, Julie. Accroche-toi à mon pied, viiiite !

Julie rata de peu le pied d’Hélène, mais réussit in extremis à attraper le bas de sa robe… qui se déchira avec un bruit affreux. En quelques battements d’ailes, Hélène, parvint à se retourner, visage vers le ciel et put récupérer sa malheureuse cousine sur son ventre. Leur chute vertigineuse continuait, mais, étonnamment, leur vitesse se réduisait de façon inexplicable.

Au bout de quelques secondes qui semblèrent durer des heures, les deux petites filles se retrouvèrent saines et sauves au milieu des épis de maïs.

Les plants, arrivés à maturité, les dépassaient de plus de deux têtes ! Comment se retrouver dans cette jungle ? Où pouvaient-elles bien être ?

Julie s’assit, ou plutôt, se laissa tomber par terre, au bord des larmes.

— Moi, j’en ai ras le bol.

Hélène n’était pas loin d’éprouver le même sentiment. Mais comme souvent, elle n’en dit rien.

Elle prit la tête de sa cousine contre son cœur et la berça gentiment.

— On va s’en sortir, tu vas voir.

— On est au moins à des centaines de kilomètres de la maison, en plus je me suis cassé une aile. Je ne vois pas comment on va pouvoir rentrer.

Tandis que Julie se lamentait sur leur sort, Hélène remit machinalement sur ses pattes une coccinelle qui s’était prise dans un brin d’herbe et agitait furieusement ses petits membres sans pouvoir se retourner.

À peine sur pieds, la coccinelle se mit soudain à grossir, grossir au point d’atteindre les genoux de la fillette. Elle s’adressa à Hélène en secouant ses antennes :

— Pour le motif que vous avez eu de me sauver – autant dire – la vie, je vais m’employer à vous aider. Je connais l’endroit où l’on vous attend. On m’y attend moi aussi ! Je vous y emmène.

— Et comment comptez-vous vous y prendre ? Ma cousine Julie a une aile cassée ! rétorqua Hélène, à peine surprise de sa conversation avec une coccinelle géante.

— Je ne suis pas aveugle ! Et je peux beaucoup pour des êtres généreux comme vous. On m’appelle aussi la bête à bon Dieu, ne l’oubliez pas !

— Bon, alors qu’est-ce que vous nous proposez ? s’enquit Hélène.

— Et où on nous attend à la fin ? grogna Julie.

Les antennes de la coccinelle se mirent à s’agiter en tous sens.

Elle murmura, toute frémissante :

— Au Château de Cristal, là où vit notre Merveilleuse et Folle Reine !

Les deux fillettes se regardèrent, les yeux écarquillés de surprise, tremblantes d’impatience.

— Bon, on s’envole quand ? Vous pouvez m’emmener ? trépignait Julie.

S’approchant d’elle, la coccinelle qui avait encore grandi, lui fit signe de monter sur son dos.

— C’est loin le Château de Cristal ? demanda Hélène en étendant ses propres ailes et en se drapant le mieux possible dans sa robe déchirée.

— Peuh ! C’est tout près au contraire !

Quelques battements d’ailes plus tard, Julie, juchée sur la coccinelle et Hélène atterrirent presque ensemble au bas d’une colline, au sommet de laquelle se dressait un château d’une beauté à couper le souffle.

Brillant de mille feux sous le soleil, le Château de Cristal resplendissait devant leurs yeux.

— Nous sommes arrivées. Je vous laisse là, j’ai à faire. On vous attend au château.

Sur ces paroles, la coccinelle prit son envol vers une tour crénelée transparente jouxtant le magnifique édifice.

Hélène constata avec surprise que sa robe déchirée avait été recousue comme par magie pendant le voyage. Et l’aile cassée de Julie avait été réparée !

— Quelle aventure, hein, Hélène ? Personne ne nous croira jamais !

— Pour le motif que c’est incroyable ! Mais ce n’est pas grave. J’ai déjà remarqué que peu de personnes sont capables d’admettre la vérité !

— Moui… Allez ! En route pour le Château de Cristal ! s’exclama Julie.

Elles s’apprêtèrent donc à s’envoler, mais malgré leurs efforts, rien à faire, leurs ailes ne leur obéissaient plus. Hélène et Julie restaient clouées au sol.

— Mais… qu’est-ce qui… Ce n’est pas possible ! Nos ailes ne marchent plus ! Hélène, fais quelque chose !

— Eh bien, à défaut de voler, c’est nous qui allons marcher, comme tu dis ! On nous attend au Château de Cristal, point barre. Et nous irons à pied s’il le faut !

— Bonjour, la galère !

— Eh bien, « rame » ! Et arrête de me casser les oreilles avec tes jérémiades.

Julie bougonnait.

— « Jérémiades », pffff ! Je ne sais même pas ce que ça veut dire !

Au fond d’elle-même, elle avait très bien compris et ne dit plus un mot au cours de leur ascension.

C’était très pénible. Leurs ailes pesaient de tout leur poids sur leur dos. Mais les petites filles avançaient courageusement.

Lorsqu’elles arrivèrent devant la porte du château, littéralement exténuées, Hélène avait perdu un de ses peignes d’or et des mèches de cheveux lui balayaient la figure. Julie avait les yeux écarquillés de fatigue, elles avaient les ailes en berne, grises de poussière. En bref, le tableau qu’elles offraient n’était pas réjouissant…

Elles ne savaient où poser les yeux, tant ce qu’elles voyaient était fabuleux.

Tout, absolument tout, était en cristal pur. Non seulement les parois du château, totalement transparentes et éclatantes de lumière, mais tout le mobilier : canapés, fauteuils, tables ou guéridons. Des centaines de bougies argentées étaient allumées et grâce aux poufs moelleux en satin brillant disséminés, il se dégageait une atmosphère douce et confortable.

Leurs robes – dépoussiérées, comme par magie – scintillaient de mille feux. Leurs cheveux étaient maintenant coiffés à ravir et leur teint était semblable à la fraîcheur des roses nouvelles.

Elles restèrent un long moment à tout admirer et finirent par s’asseoir timidement sur un canapé.

— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? murmura Julie à l’oreille d’Hélène.

— Eh bien… on attend je suppose.

— On attend quoi au juste ?

— Mais je n’en sais pas plus que toi, Julie ! Tu es énervante à la fin. On a rendez-vous avec la Reine. Elle va venir, j’en suis sûre.

— Moi, dans la vie, je suis sûre d’une chose, c’est qu’on n’est jamais sûr de rien !

— Ce n’est pas tout à fait faux. Et ce qui est encore plus juste, c’est que si l’on croit à ce qu’on fait, à ce qu’on est, à ce qu’on veut, alors les choses s’enchaînent plus facilement, et ce qu’on souhaite très fort arrive. Je te l’ai déjà dit. Nous avons tout fait jusqu’à maintenant pour voir notre Merveilleuse et Folle Reine et nous la verrons !

À cet instant, un grand brouhaha retentit au fond de la pièce, et une immense porte à deux battants s’ouvrit brusquement.

Entourée de lutins rigolos qui passaient leur temps à faire des cabrioles, la Merveilleuse et Folle Reine qui régnait sur les lieux, fit son entrée.

Âgée d’une vingtaine d’années, la jeune femme, vêtue d’une longue robe fluide, brillante et semblant taillée dans un arc-en-ciel, se déplaçait en sautillant d’une façon qui aurait paru comique si elle n’y avait mis autant de grâce.

Toujours en mouvement, elle passait d’un endroit à un autre, fronçait son petit nez retroussé, faisait une moue charmante en penchant la tête sur le côté, poussait un petit cri puis, d’un coup de baguette magique transformait chaque objet en un portrait ou un vase. Ou une valise, ou une bêche pour jardiner (en cristal aussi, ce qui était un peu risqué pour retourner la terre !), bref, elle faisait n’importe quoi de n’importe quoi, selon son bon vouloir… qui changeait à chaque instant !

Hélène et Julie, toutes droites et raides sur leur canapé, étaient très émues de voir enfin leur Reine. Elles faisaient aussi beaucoup d’efforts pour réprimer une irrésistible envie de rire.

La Reine se tourna alors vers les deux fillettes et s’approcha d’elles en sautillant gracieusement sur la pointe des pieds, comme une danseuse.

— Ah, vous voilà enfin ! On m’avait annoncé votre arrivée ce matin… Pas trop épuisées par votre voyage ?

Puis, sans leur laisser le temps de répondre :

— Vous êtes deux petites filles adorables, je le sais. Je veux que vous fassiez dorénavant partie de ma suite. J’ai dit !

— Majesté, s’écria Hélène, qui pour le coup ne riait plus du tout, c’est IMPOSSIBLE ! Nous habitons loin d’ici et nous aimons trop nos parents, nos frères et sœurs, et… bref, toute notre famille, pour faire partie de votre suite. Nous sommes ravies au plus haut point d’avoir fait votre connaissance et de l’honneur que vous nous faites de nous recevoir chez vous, mais nous devrons bientôt partir…

Julie, blanche comme un linge et tremblante de peur, murmura à l’oreille d’Hélène :

— Mais, t’es complètement cinglée !

La Reine, statufiée tout à coup, pencha sa tête sur le côté, vrilla son regard clair dans celui d’Hélène, fronça son petit nez et leva lentement sa baguette au-dessus de la fillette.

Bien qu’elle fît de gros efforts pour ne pas le montrer, Hélène n’en menait pas large et se demandait si la Reine n’allait pas la transformer en gigot de mouton.

Contre toute attente, la Reine caressa la joue d’Hélène avec tendresse.

— Belle Hélène, ne t’étonne pas ! Bien sûr que je connais ton nom et celui de ta délicieuse cousine Julie ! Hélène, disais-je, tu as eu le courage de dire ce que tu pensais sans trembler et sans crainte alors que je fais peur à plus d’un. Tu es forte et ton cœur est pur. Quand vous voudrez partir, je vous aiderai, moi et toute ma suite. J’ai dit !

Hélène se leva du canapé, se haussa sur la pointe des pieds et déposa un bisou sur la joue de la Reine qui en fut tout émue. Julie, enhardie, fit de même sur l’autre joue de la Reine des fées.

— Nos deux invitées doivent avoir grande envie de se reposer avant de retourner auprès de ceux qu’elles aiment. Qu’on les accompagne dans la plus belle et la plus confortable chambre du château. J’ai dit !

Le lendemain matin, elles se réveillèrent toutes les deux dans un lit de cristal à baldaquin, sous une couette d’un moelleux et d’une douceur qu’elles n’auraient jamais imaginé.

Julie s’étirait de tous ses membres, assise sur le lit tandis qu’Hélène, déjà debout, s’agitait dans la chambre.

— Bon. On ne va pas rester ici toute la vie. Il faut penser à rentrer chez nous. La Reine a dit qu’elle nous aiderait, c’est le moment.

— Oh, Hélène attend ! J’ai encore envie de dormir un tout petit peu. Pas longtemps, je te promets. Ce lit est trop bon.

Sur ces mots, elle se rallongea, ferma les yeux, glissa sa main sous l’oreiller et se rendormit dans l’instant.

Hélène, stupéfaite par cet étrange comportement, s’élança vers la dormeuse et la secoua comme un prunier.

— Julie ! JULIE ! Réveille-toi ! Il faut qu’on parte, je te dis ! Il le faut ! Maintenant ! Réveille-toi par pitié ! Pourquoi, elle ne se réveille pas ? Au secours !

Hélène, bouleversée, pleurait à chaudes larmes, en s’évertuant à réveiller sa cousine qui dormait d’un sommeil de plomb. Julie respirait doucement et régulièrement, un vague sourire aux lèvres, c’était déjà ça…

À regarder sa cousine dormir ainsi du sommeil du juste, Hélène se mit à bailler. Ses paupières étaient devenues brusquement lourdes, si lourdes… Elle ne put résister.

Malgré elle, elle s’allongea près de Julie, son bras passé sur les épaules de sa cousine en murmurant :

— Il faut qu’on s’en aille… Il faut retourner chez nous, il faut que… Julie… Julie… et brutalement, Hélène se rendormit, elle aussi, !

La Reine entra alors majestueusement dans la pièce aux murs de cristal à travers lesquels on voyait le soleil se lever. À l’Est. Elle ne sautillait plus comme à son habitude. Sa démarche était lente, voire grave.

Elle se tourna vers un personnage invisible.

— Tout est prêt ? demanda-t-elle.

— Oui, Majesté ! répondit une voix étrange, douce et profonde.

— Allez-y ! Faites ce que vous avez à faire !

— Bien, Majesté.

Un chariot poussé par un être aux formes indiscernables pénétra dans la chambre.

Sur le chariot de cristal était disposé tout ce dont on peut rêver comme petit-déjeuner. Une grande carafe transparente pleine de chocolat chaud qui embaumait, de hauts verres torsadés remplis de jus d’orange, des assiettes chargées de croissants croustillants…

Hélène et Julie ouvrirent en même temps les yeux, les narines frémissantes…

La Reine leva sur elles sa baguette magique…

Du rez-de-chaussée de la maison montaient des arômes de chocolat et de croissants chauds, de pain grillé, bref, tous les parfums d’un merveilleux petit-déjeuner… Chacune dans leur lit, les deux petites filles s’étiraient longuement, les yeux encore clignotants de sommeil. Hélène, un sourire nostalgique aux lèvres, murmura :

— Oh Julie… Si tu savais quel rêve fabuleux j’ai fait !

— Impossible qu’il soit aussi beau que le mien ! s’exclama Julie.

— Pff ! Quand je te l’aurai raconté, tu comprendras.

— Et moi, quand je t’aurai parlé de la Reine des Fées…

Hélène, sidérée, coupa sa cousine :

— Et du Château de Cristal, et de la coccinelle, et de…

Les deux fillettes se regardaient, stupéfaites.

— Nous avons fait le MÊME rêve ?!! C’est IMPOSSIBLE, Julie ! IMPOSSIBLE !

Julie, exceptionnellement, restait sans voix devant un tel mystère, une chose aussi prodigieuse.

Du bas de l’escalier monta la voix de Mamie :

— Alors les filles ? Votre petit-déjeuner est prêt ! Vous descendez ?

Émue, Hélène vint se blottir contre Julie et la serra fort dans ses bras.

— Tu te rends compte ma Julie ? Nous avons fait le même rêve ! Oui, maintenant je le crois. Et pourtant, c’est incroyable.

Julie restait silencieuse. Quelque chose brillait dans les cheveux tout emmêlés d’Hélène et avait accroché son regard.

D’une main tremblante, elle saisit doucement l’objet.

C’était un peigne d’or…

Hélène fut parcourue d’un long frisson et prit le peigne de la main de Julie.

Elle le contemplait sans pouvoir y croire. Et pourtant, au bout de quelques instants, d’une toute petite voix, elle dit :

— Mais alors… ?

— Oui, Hélène. Oui !

— Ce n’était pas un rêve…

— Non.

Les deux héroïnes se prirent les mains tendrement et les serrèrent de toutes leurs forces.

Brigitte Bellac

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی

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