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Le condamné à mort

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

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Le condamné à mort

 

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

En voici un exemple de plus.

Tous les Parisiens, ceux qui rentrent à Paris en cette saison, connaissent ce long chapelet de villes charmantesqui va de Marseille à Gênes. On arrive en ces mignonnescités en quittant les plages du Nord ; on en part dans lespremiers jours d’avril, juste en ce moment ; c’est-à-direquand elles vont devenir de vrais bouquets, quand touteleur campagne n’est plus qu’un jardin, quand les roses et les orangers fleurissent.

Entre toutes ces résidences, il en est uneparticulièrement aimée ; mais celle-là est plus qu’une cité, c’est un royaume, un tout petit royaume, il est vrai, ungrand-duché de Gérolstein.

Perché sur un rocher fleuri, qui porte sur son dos unpaquet de maisons blanches et son palais princier, le minuscule État de Monaco obéit à un souverain plusindépendant que le roi Makoko, plus autoritaire que S. M.

Guillaume de Prusse, plus cérémonieux que feu Louis XIV de France.

Sans peur des invasions et des révolutions, il règne enpaix, avec étiquette, sur son heureux petit peuple, au milieudes cérémonies d’une cour où l’on fait encore la révérence.

Il a son général et ses quatre-vingts soldats, son évêque, son clergé, son introducteur des ambassadeurs, commeM. Grévy, et toute la série des fonctionnaires à titres magnifiques qu’on doit toujours rencontrer autour dessouverains absolus et convaincus de leur majesté.

Ce monarque pourtant n’est point sanguinaire ni vindicatif ; et quand il bannit, car il bannit, la mesure est appliquée avec des ménagements infinis.

En faut-il donner des preuves ?

Un joueur obstiné, dans un jour de déveine, insulta lesouverain. Il fut expulsé par décret.

Pendant un mois il rôda autour du Paradis défendu, craignant le glaive de l’archange, sous la forme du sabred’un gendarme. Un jour enfin il s’enhardit, franchit lafrontière, gagne en trente secondes le cœur du pays, pénètre dans le Casino. Mais soudain un fonctionnairel’arrête : « N’êtes-vous pas banni, monsieur ? — Oui, monsieur, mais je repars par le premier train. — Oh ! en ce ras, fort bien, monsieur, vous pouvez entrer. »

Et chaque semaine il revient ; et chaque fois le mornefonctionnaire lui pose la même question à laquelle il répondde la même façon. La justice peut-elle être plus douce ?

Mais, une des années dernières, un cas fort grave et tout nouveau se produisit dans le royaume.

Un assassinat eut lieu.

Un homme, un Monégasque, pas un de ces étrangerserrants qu’on rencontre par légions sur ces côtes, un mari, dans un moment de colère, tua sa femme.

Oh ! il la tua sans raison, sans prétexte acceptable.

L’émotion fut unanime dans toute la principauté.

La Cour suprême se réunit pour juger ce casexceptionnel (jamais un assassinat n’avait eu lieu), et lemisérable fut condamné à mort à l’unanimité.

Le souverain indigné ratifia l’arrêt.

Il ne restait plus qu’à exécuter le criminel. Alors une difficulté surgit. Le pays ne possédait ni bourreau ni guillotine.

Que faire ? Sur l’avis du ministre des Affaires étrangères, le prince entama des négociations avec legouvernement français pour obtenir le prêt d’un coupeur detêtes avec son appareil.

De longues délibérations eurent lieu au ministère àParis. On répondit enfin en envoyant la note des frais pour déplacement des bois et du praticien. Le tout montant àseize mille francs.

Sa Majesté monégasque songea que l’opération lui coûterait bien cher ; l’assassin ne valait certes pas ce prix.

Seize mille francs pour le cou d’un drôle ! Ah ! mais non.

On adressa alors la même demande au gouvernement italien. Un roi, un frère ne se montrerait pas sans doute si exigeant qu’une République.

Le Gouvernement italien envoya un mémoire qui montaità douze mille francs.

Douze mille francs ! Il faudrait prélever un impôt nouveau, un impôt de deux francs par tête d’habitant. Cela suffirait pour amener des troubles inconnus dans l’État.

On songea à faire décapiter le gueux par un simplesoldat. Mais le général, consulté, répondit en hésitant queses hommes n’avaient peut-être pas une pratiquesuffisante de l’arme blanche pour s’acquitter d’une tâchedemandant une grande expérience dans le maniement dusabre.

Alors le prince convoqua de nouveau la Cour suprême et lui soumit ce cas embarrassant.

On délibéra longtemps, sans découvrir aucun moyenpratique. Enfin le premier président proposa de commuer la peine de mort en celle de prison perpétuelle ; et lamesure fut adoptée.

Mais on ne possédait pas de prison. Il fallut en installer une, et un geôlier fut nommé, qui prit livraison du prisonnier.

Pendant six mois tout alla bien. Le captif dormait tout lejour sur une paillasse dans son réduit, et le gardien enfaisait autant sur une chaise devant la porte en regardant passer les voyageurs.

Mais le prince est économe, c’est là son moindre défaut, et il se fait rendre compte des plus petites dépensesaccomplies dans son État (la liste n’en est pas longue). Onlui remit donc la note des frais relatifs à la création de cettefonction nouvelle, à l’entretien de la prison, du prisonnier et du veilleur. Le traitement de ce dernier grevait lourdement le budget du souverain.

Il fit d’abord la grimace ; mais quand il songea que celapouvait durer toujours (le condamné était jeune), il prévint son ministre de la Justice d’avoir à prendre des mesurespour supprimer cette dépense.

Le ministre consulta le président du tribunal, et tous deuxconvinrent qu’on supprimerait la charge du geôlier. Le prisonnier, invité à se garder tout seul, ne pourrait manquer de s’évader, ce qui résoudrait la question à la satisfactionde tous.

Le geôlier fut donc rendu à sa famille, et un aide decuisine du palais resta chargé simplement de porter, matinet soir, la nourriture du coupable. Mais celui-ci ne fit aucune tentative pour reconquérir sa liberté.

Or, un jour, comme on avait négligé de lui fournir ses aliments, on le vit arriver tranquillement pour les réclamer ; et il prit dès lors l’habitude, afin d’éviter une course aucuisinier, de venir aux heures des repas manger avec les gens de service, dont il devint l’ami.

Après le déjeuner, il allait faire un tour, jusqu’à MonteCarlo. Il entrait parfois au Casino risquer cinq francs sur letapis vert. Quand il avait gagné il s’offrait un bon dîner dansun hôtel en renom, puis il rentrait dans sa prison dont il fermait avec soin la porte au-dedans.

Il ne découcha pas une seule fois.

La situation devenait difficile non pour le condamné maispour les juges.

La Cour se réunit de nouveau et il fut décidé qu’oninviterait le criminel à sortir des États de Monaco.

Lorsqu’on lui signifia cet arrêt il répondit simplement :

« Je vous trouve plaisants. Eh bien, qu’est-ce que jedeviendrai, moi ? Je n’ai pas de moyens d’existence. Je n’ai plus de famille. Que voulez-vous que je fasse ? J’étaiscondamné à mort. Vous ne m’avez pas exécuté. Je n’ai rien dit. Je fus ensuite condamné à la prison perpétuelle et remis aux mains d’un geôlier. Vous m’avez enlevé mon gardien. Je n’ai rien dit encore.

« Aujourd’hui vous voulez me chasser du pays. Ah mais non. Je suis prisonnier, votre prisonnier jugé et condamné par vous. J’accomplis ma peine fidèlement, je reste ici. »

La Cour suprême fut atterrée. Le prince eut une colèreterrible et ordonna de prendre des mesures.

On se remit à délibérer.

Alors il fut décidé qu’on offrirait au coupable une pensionde six cents francs pour aller vivre à l’étranger.

Il accepta.

Il a loué un petit enclos à cinq minutes de l’État de sonancien souverain et il vit heureux sur sa terre, cultivant quelques légumes et méprisant les potentats.

Mais la cour de Monaco, instruite un peu tard par cet exemple, s’est décider à traiter avec le gouvernement français ; maintenant elle nous livre ses condamnés quenous mettons à l’ombre, moyennant une pension modique.

On peut voir, aux archives judiciaires de la Principauté, l’arrêt surprenant qui règle la pension du drôle enl’obligeant à sortir du territoire monégasque.

Certifié vrai, s.g.d.g., pour les menus détails.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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