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Littérature générale et Littérature de genre – B2

En fac de lettres, faut-il accorder la même attention à la littérature de genre qu’aux œuvres de la littérature générale ?

 Pour bien réfléchir au sujet de cette dissertation, ‘‘En fac de lettres, faut-il accorder la même attention à la littérature de genre qu’aux œuvres de la littérature générale ?’’

Littérature générale

La littérature générale concerne toutes les œuvres qui font autorité dans leurs domaines, qui sont devenues des références. Classiques, pas seulement dans le sens louis-quatorzien, elles méritent d’être enseignées dans la classe. On est devant un vaste domaine : Une littérature qui recouvre plusieurs auteurs, plusieurs siècles. De Rabelais à Le Clézio, De Racine à Proust. Étant différents dans le style et le thème, toutes ses œuvres ont une cohérence esthétique comme le point commun. On est donc devant une littérature esthétiquement valorisée. Prenons l’exemple de Flaubert. Madame Bovary, participe en effet à un bouleversement esthétique. Il ouvre une nouvelle relation de l’œuvre au réel et sollicite une forme singulière de lecture, en inventant un nouvel art de la prose.

Non seulement de point de vue esthétique, cette littérature est aussi moralement valorisée. Une littérature qui ne se contente pas de fonctionner comme un simple miroir de la société, mais aussi elle prend un rôle plus actif en observant la société et en la critiquant. Elle ne la décrit pas, elle la commente. Elle l’analyse, elle la met en question. La Comédie humaine de Balzac est le meilleur exemple de cette moralité.

Comme Sainte-Beuve a dit, un vrai classique, c’est un auteur qui a enrichi l’esprit humain. Ce propos montre bien la vaste diversité d’une littérature qu’on appelle générale. Il faut ajouter que cette littérature ne concerne pas seulement des chefs-d’œuvre, on parle de la diversité, mais ces œuvres ne sont pas qualificativement égales. Les exemples donnés, de Flaubert et de Balzac, sont au service de mentionner la

valeur esthétique de cette littérature, mais il est important de considérer le fait de réception. Il y a des œuvres, bien reçues mais d’une qualité littéraire moyenne. Loin de la littérature de gare, on place également cette littérature bien reçue à la littérature générale.

Littérature de genre

La littérature de genre ou comme on l’appelle parfois la paralittérature, regroupe toutes les formes d’écrits qui se situent en marge de l’institution littéraire. On emploie cette notion surtout pour désigner les différentes formes de littérature populaire, comme le roman d’aventure, le roman policier, le roman de gare, le roman d’amour, la science-fiction, la bande-dessinée, etc. Les genres où l’ambition littéraire semble céder le pas au plaisir immédiat du lecteur. Toutes ces littératures sont souvent méprisées.

Cette forme de littérature aux yeux des critiques ne donne pas d’éléments valables pour être pris au sérieux. La littérature de genre est une littérature thématisée et codifiée. Pour la comprendre, il faut donc se familiariser avec ses codes, étant cachés parfois derrière le récit. C’est le problème de l’apparence et du fond. L’œuvre de la littérature de genre est ornée autrement, c’est pour cela qu’elle est parfaitement propre au marché.

Parfois, les thèmes abordés dans une œuvre de la littérature de genre appartiennent aux concepts qui ne sont pas du tout banals. En lisant des romans policiers, on pourrait voir le thème du racisme et de la démocratie, ainsi que dans le roman d’espionnage. Dans la science-fiction, on parle de l’altérité, la convocation de l’imaginaire scientifique pose avec acuité la question de l’Autre. On est donc devant une littérature fortement thématisée et si on les oublie ou on ne les repère pas, on ne considère cette littérature qu’un moyen de divertissement. D’ailleurs, il ne faut pas oublier que le fonctionnement majeur de cette littérature est de divertir, mais en bien voyant ses propres codes et ses propres manières d’aborder les thèmes, on arrive à bien juger et à bien placer la littérature de genre.

Au XXe siècle, on vit dans un monde bouleversé. Deux guerres mondiales détruisent le monde, changent la manière dont l’homme se voit. Dans le siècle où les idéologies se rivalisent, la littérature est en danger. Elle se réduit parfois à une propagande. N’oublions pas le cas du réalisme socialiste en Union soviétique et dans le bloc de l’Est. Par ailleurs, en raison des sciences humaines, il y a de nouveaux concepts intégrés dans la littérature, il y a donc de nouvelles formes produises. Le nouveau monde demande un nouveau regard. Les géants littéraires se battent. D’un côté, on a l’engagement de l’auteur et d’autre part, le Nouveau Roman. Ce dernier pourrait être un bon exemple pour introduire l’un des chemins dans lesquels la littérature entre, l’une des expériences qu’elle a vécues.

Les nouveaux romanciers, tels que Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet, remettent en cause le roman traditionnel, ils rejettent la notion du héros, l’omniscience de l’écrivain, la cohérence psychologique des personnages et la vraisemblance. Le résultat, c’est une forme tout à fait nouvelle. Mais le problème, c’est que ses lecteurs ne sont que des élites. Le Nouveau Roman, c’est un cri envers la tradition, c’est l’un des modèles éprouvés

La littérature est en crise. Emprisonnée, elle oublie le récit. Le roman policier joue un rôle tout à fait singulier dans l’évolution littéraire, pendant des années 1970 et 1980, en répondant au désir d’histoires d’un lectorat lassé par les avant-gardes formelles. Cela a donné forme et audience nouvelles à ce genre longtemps marginalisé, considéré comme un divertissement. Le néo-polar naît. Beaucoup de maison d’éditions contribuent à la reconnaissance du genre. La littérature retourne au récit. La distance entre littérature classique et littérature policière s’en trouve considérablement atténuée, les écrivains reprennent les mêmes techniques stylistiques, thématiques ou narratives.

C’est un exemple pour montrer comment la littérature de genre peut dynamiser la littérature : Le roman policier sort définitivement du purgatoire qui l’identifiait comme un genre populaire, pour accéder à une véritable légitimité culturelle. Son influence sur la création contemporaine demeure importante.

Dans la fac de lettres, c’est-à-dire l’institution ou plutôt le pôle académique de la littérature, c’est bien naturel de donner l’importance et la priorité à tout ce qui est valable, tout ce qui est accepté par une autorité. On parle de l’excellence littéraire. Un auteur classique est aujourd’hui un auteur excellent, étudié dans les classes parce qu’il est excellent. En ce qui concerne la littérature contemporaine, il faut mentionner l’influence des prix littéraires et celle des maisons d’éditions, c’est-à-dire tout ce qui dirige le goût littéraire du public et qui contrôle la réception d’une telle ou telle œuvre. N’oublions pas que les œuvres étudiées dans la fac de lettres, c’est-à-dire celles appelées la littérature générale, ne sont pas qualificativement égales. Il faut considérer la gradation en les choisissant. Cette gradation existe également dans la littérature de genre. Il y a la science-fiction et le roman de gare. N’oublions pas que le but essentiel de cette littérature est de divertir, mais il y a des œuvres qui ne se contentent pas de ce fonctionnement, qui dépasse ce niveau. La fac et la société, comme deux lieux qui s’influencent, donnent-elles l’importance à une littérature apparemment sans valeur ?

Comme on a vu, la littérature de genre peut dynamiser la littérature et elle mérite donc de considérer comme sérieux, comme la Littérature. De nos jours, la littérature est de plus en plus en danger d’être oubliée, de devenir marginale. Si on accepte que la littérature de genre est principalement un divertissement, on peut s’éloigner des préjugés, des mépris. La clé pour comprendre le vrai fonctionnement de cette littérature, est de se familiariser avec ses propres codes et ses propres thèmes. On pourrait donc comprendre la gradation de cette littérature, ce qui nous mène à la considérer comme une littérature méritant d’être lue et d’être enseignée. Le rôle des institutions éducatives comme les facs de lettres est extrêmement important.

C’est aux ces institutions d’introduire cette littérature côte à côte la littérature générale. En faisant des recherches sur les liens existants entre la littérature de genre et les idéologies, en la voyant comme un phénomène social et en insistant sur des études interdisciplinaires, on met en valeur cette littérature et on a l’occasion de dynamiser la littérature générale, de la sauver.

Par : Mohammad Amirmoafi

 

 

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