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La Moustache

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

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La Moustache

 

Château de Solles, lundi 30 juillet 1883.

Ma chère Lucie, rien de nouveau. Nous vivons dans le salon en regardant tomber la pluie. On

ne peut guère sortir par ces temps affreux ; alors nous jouons la comédie. Qu‟elles sont bêtes, ô ma

chérie, les pièces de salon du répertoire actuel. Tout y est forcé, grossier, lourd. Les plaisanteries

portent à la façon des boulets de canon, en cassant tout. Pas d‟esprit, pas de naturel, pas de bonne

humeur, aucune élégance. Ces hommes de lettres, vraiment, ne savent rien du monde. Ils ignorent tout

à fait comment on pense et comment on parle chez nous. Je leur permettrais parfaitement de mépriser

nos usages, nos conventions et nos manières, mais je ne leur permets point de ne les pas connaître.

Pour être fins, ils font des jeux de mots qui seraient bons à dérider une caserne ; pour être gais ils nous

servent de l‟esprit qu‟ils ont dû cueillir sur les hauteurs du boulevard extérieur, dans ces brasseries

dites d‟artistes où on répète, depuis cinquante ans, les mêmes paradoxes d‟étudiants.

Enfin nous jouons la comédie. Comme nous ne sommes que deux femmes, mon mari remplit

les rôles de soubrette, et pour cela il s‟est rasé. Tu ne te figures pas, ma chère Lucie, comme ça le

change ! Je ne le reconnais plus… ni le jour ni la nuit. S‟il ne laissait pas repousser immédiatement sa

moustache je crois que je lui deviendrais infidèle, tant il me déplaît ainsi.

Vraiment, un homme sans moustache n‟est plus un homme. Je n‟aime pas beaucoup la barbe ;

elle donne presque toujours l‟air négligé, mais la moustache, ô la moustache ! est indispensable à une

physionomie virile. Non, jamais tu ne pourrais imaginer comme cette petite brosse de poils sur la

lèvre est utile à l‟œil et… aux… relations entre époux. Il m‟est venu sur cette matière un tas de

réflexions que je n‟ose guère t‟écrire. Je te les dirai volontiers… tout bas. Mais les mots sont si

difficiles à trouver pour exprimer certaines choses, et certains d‟entre eux, qu‟on ne peut guère

remplacer, ont sur le papier une si vilaine figure, que je ne peux les tracer. Et puis, le sujet est si

difficile, si délicat, si scabreux qu‟il faudrait une science infinie pour l‟aborder sans danger.

Enfin ! tant pis si tu ne me comprends pas. Et puis, ma chère, tâche un peu de lire entre les

lignes.

Oui, quand mon mari m‟est arrivé rasé, j‟ai compris d‟abord que je n‟aurais jamais de

faiblesse pour un cabotin, ni pour un prédicateur, fût-il le père Didon, le plus séduisant de tous ! Puis,

quand je me suis trouvée, plus tard, seule avec lui (mon mari), ce fut bien pis. Oh ! ma chère Lucie, ne

te laisse jamais embrasser par un homme sans moustaches ; ses baisers n‟ont aucun goût, aucun,

aucun ! Cela n‟a plus ce charme, ce moelleux et ce… poivre, oui, ce poivre du vrai baiser. La

moustache en est le piment.

Figure-toi qu‟on t‟applique sur la lèvre un parchemin sec… ou humide. Voilà la caresse de

l‟homme rasé. Elle n‟en vaut plus la peine assurément.

D‟où vient donc la séduction de la moustache, me diras-tu ? Le sais-je ? D‟abord elle

chatouille d‟une façon délicieuse. On la sent avant la bouche et elle vous fait passer dans tout le corps,

jusqu‟au bout des pieds, un frisson charmant. C‟est elle qui caresse, qui fait frémir et tressaillir la

peau, qui donne aux nerfs cette vibration exquise qui fait pousser ce petit « ah ! » comme si on avait

grand froid.

Et sur le cou ! Oui, as-tu jamais senti une moustache sur ton cou ? Cela vous grise et vous

crispe, vous descend dans le dos, vous court au bout des doigts. On se tord, on secoue ses épaules, on

renverse la tête ; on voudrait fuir et rester ; c‟est adorable et irritant ! mais que c‟est bon !

Et puis encore… vraiment, je n‟ose plus ? Un mari qui vous aime, mais là, tout à fait, sait

trouver un tas de petits coins où cacher des baisers, des petits coins dont on ne s‟aviserait guère toute

seule. Eh bien, sans moustaches, ces baisers-là perdent aussi beaucoup de leur goût, sans compter

qu‟ils deviennent presque inconvenants ! Explique cela comme tu pourras. Quant à moi, voici la

raison que j‟en ai trouvée. Une lèvre sans moustaches est nue comme un corps sans vêtements ; et il

faut toujours des vêtements, très peu si tu veux, mais il en faut !

Le créateur (je n‟ose point écrire un autre mot en parlant de ces choses), le créateur a eu soin

de voiler ainsi tous les abris de notre chair où devait se cacher l‟amour. Une bouche rasée me paraît

ressembler à un bois abattu autour de quelque fontaine où l‟on allait boire et dormir.

Cela me rappelle une phrase (d‟un homme politique) qui me trotte depuis trois mois dans la

cervelle. Mon mari, qui suit les journaux, m‟a lu, un soir, un bien singulier discours de notre ministre

de l‟Agriculture qui s‟appelait alors M. Méline. A-t-il été remplacé par quelque autre ? Je l‟ignore.

Je n‟écoutais pas, mais ce nom, Méline, m‟a frappée. Il m‟a rappelé, je ne sais trop pourquoi,

les scènes de la vie de Bohème. J‟ai cru qu‟il s‟agissait d‟une grisette. Voilà comment quelques bribes

de ce morceau me sont entrées dans la tête. Donc M. Méline faisait aux habitants d‟Amiens, je crois,

cette déclaration dont je cherchais jusqu‟ici le sens : « Il n‟y a pas de patriotisme sans agriculture ! »

Eh bien, ce sens, je l‟ai trouvé tout à l‟heure ; et je te déclare à mon tour qu‟il n‟y a pas d‟amour sans

moustaches. Quand on le lit comme ça, ça semble drôle, n‟est-ce pas ?

Il n‟y a point d‟amour sans moustaches !

« Il n‟y a point de patriotisme sans agriculture », affirmait M. Méline ; et il avait raison, ce

ministre, je le pénètre à présent !

À un tout autre point de vue, la moustache est essentielle. Elle détermine la physionomie. Elle

vous donne l‟air doux, tendre, violent, croquemitaine, bambocheur, entreprenant ! L‟homme barbu,

vraiment barbu, celui qui porte tout son poil (oh ! le vilain mot) sur les joues n‟a jamais de finesse

dans le visage, les traits étant cachés. Et la forme de la mâchoire et du menton dit bien des choses, à

qui sait voir.

L‟homme à moustaches garde son allure propre et sa finesse en même temps.

Et que d‟aspects variés elles ont, ces moustaches ! Tantôt elles sont retournées, frisées,

coquettes. Celles-là semblent aimer les femmes avant tout !

Tantôt elles sont pointues, aiguës comme des aiguilles, menaçantes. Celles-là préfèrent le vin,

les chevaux et les batailles.

Tantôt elles sont énormes, tombantes, effroyables. Ces grosses-là dissimulent généralement

un caractère excellent, une bonté qui touche à la faiblesse et une douceur qui confine à la timidité.

Et puis, ce que j‟adore d‟abord dans la moustache, c‟est qu‟elle est française, bien française.

Elle nous vient de nos pères les Gaulois, et elle est demeurée le signe de notre caractère national

enfin.

Elle est hâbleuse, galante et brave. Elle se mouille gentiment au vin et sait rire avec élégance,

tandis que les larges mâchoires barbues sont lourdes en tout ce qu‟elles font.

Tiens, je me rappelle une chose qui m‟a fait pleurer toutes mes larmes, et qui m‟a fait aussi, je

m‟en aperçois à présent, aimer les moustaches sur les lèvres des hommes.

C‟était pendant la guerre, chez papa. J‟étais jeune fille, alors. Un jour on se battit près du

château. J‟avais entendu depuis le matin le canon et la fusillade, et le soir un colonel allemand entra

chez nous et s‟y installa. Puis il partit le lendemain. On vint prévenir père qu‟il y avait beaucoup de

morts dans les champs. Il les fit ramasser et apporter chez nous pour les enterrer ensemble. On les

couchait, tout le long de la grande avenue de sapins, des deux côtés, à mesure qu‟on les apportait ; et

comme ils commençaient à sentir mauvais, on leur jetait de la terre sur le corps en attendant qu‟on eût

creusé la grande fosse. De la sorte, on n‟apercevait plus que leurs têtes qui semblaient sortir du sol,

jaunes comme lui, avec leurs yeux fermés.

Je voulus les voir ; mais quand j‟aperçus ces deux grandes lignes de figures affreuses, je crus

que j‟allais me trouver mal ; puis je me mis à les examiner, une à une, cherchant à deviner ce

qu‟avaient été ces hommes.

Les uniformes étaient ensevelis, cachés sous la terre, et pourtant tout à coup, oui ma chérie,

tout à coup je reconnus les Français, à leur moustache !

Quelques-uns s‟étaient rasés le jour même du combat, comme s‟ils eussent voulu être coquets

jusqu‟au dernier moment ! Leur barbe cependant avait un peu repoussé, car tu sais qu‟elle pousse

encore après la mort. D‟autres semblaient l‟avoir de huit jours ; mais tous enfin portaient la moustache

française, bien distincte, la fière moustache, qui semblait dire : « Ne me confonds pas avec mon ami

barbu, petite, je suis un frère. »

Et j‟ai pleuré, oh ! j‟ai pleuré bien plus que si je ne les avais pas reconnus ainsi, ces pauvres

morts.

J‟ai eu tort de te conter cela. Me voici triste maintenant et incapable de bavarder plus

longtemps. Allons, adieu, ma chère Lucie, je t‟embrasse de tout mon cœur. Vive la moustache !

JEANNE.

Pour copie conforme :

MAUFRIGNEUSE.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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