اصطلاحات کاربردی فرانسوی- قسمت بیست و ششم
خرداد ۱۱, ۱۴۰۲
تفاوت دو فعل assurer و s’assurer در زیان فرانسه
خرداد ۱۱, ۱۴۰۲
اصطلاحات کاربردی فرانسوی- قسمت بیست و ششم
خرداد ۱۱, ۱۴۰۲
تفاوت دو فعل assurer و s’assurer در زیان فرانسه
خرداد ۱۱, ۱۴۰۲

Le père Milon

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

دانلود فایل صوتی

سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

دانلود فایل متن داستان

در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

دانلود فایل صوتی

 

 Le père Milon

 

Depuis un mois, le large soleil jette aux champs sa flammecuisante. La vie radieuse éclôt sous cette averse de feu ; laterre est verte à perte de vue. Jusqu’aux bords de l’horizon, le ciel est bleu. Les fermes normandes semées par laplaine semblent, de loin, de petits bois, enfermées dansleur ceinture de hêtres élancés. De près, quand on ouvre labarrière vermoulue, on croit voir un jardin géant, car tousles antiques pommiers, osseux comme les paysans, sont en fleurs. Les vieux troncs noirs, crochus, tortus, alignés par la cour, étalent sous le ciel leurs dômes éclatants, blancs et roses. Le doux parfum de leur épanouissement se mêleaux grasses senteurs des étables ouvertes et aux vapeursdu fumier qui fermente, couvert de poules.

Il est midi. La famille dîne à l’ombre du poirier plantédevant la porte : le père, la mère, les quatre enfants, lesdeux servantes et les trois valets. On ne parle guère. Onmange la soupe, puis on découvre le plat de fricot plein depommes de terre au lard.

De temps en temps, une servante se lève et va remplir au cellier la cruche au cidre.

L’homme, un grand gars de quarante ans, contemple, contre sa maison, une vigne restée nue, et courant, torduecomme un serpent, sous les volets, tout le long du mur. Il dit enfin : « La vigne au père bourgeonne de bonne heurec’t’année. P’t-être qu’a donnera. »

La femme aussi se retourne et regarde, sans dire unmot.

Cette vigne est plantée juste à la place où le père a étéfusillé.

C’était pendant la guerre de 1870. Les Prussiensoccupaient tout le pays. Le général Faidherbe, avecl’armée du Nord, leur tenait tête.

Or l’état-major prussien s’était posté dans cette ferme.

Le vieux paysan qui la possédait, le père Milon, Pierre, lesavait reçus et installés de son mieux.

Depuis un mois l’avant-garde allemande restait enobservation dans le village. Les Français demeuraient immobiles, à dix lieues de là ; et cependant, chaque nuit, des uhlans disparaissaient.

Tous les éclaireurs isolés, ceux qu’on envoyait faire des rondes, alors qu’ils partaient à deux ou trois seulement, nerentraient jamais.

On les ramassait morts, au matin, dans un champ, aubord d’une cour, dans un fossé. Leurs chevaux eux-mêmes gisaient le long des routes, égorgés d’un coup de sabre.

Ces meurtres semblaient accomplis par les mêmeshommes, qu’on ne pouvait découvrir.

Le pays fut terrorisé. On fusilla des paysans sur une simple dénonciation, on emprisonna des femmes ; onvoulut obtenir, par la peur, des révélations des enfants. On ne découvrit rien. Mais voilà qu’un matin, on aperçut le pèreMilon étendu dans son écurie, la figure coupée d’unebalafre.

Deux uhlans éventrés furent retrouvés à trois kilomètresde la ferme. Un d’eux tenait encore à la main son armeensanglantée. Il s’était battu, défendu. Un conseil de guerreayant été aussitôt constitué, en plein air, devant la ferme, le vieux fut amené.

Il avait soixante-huit ans. Il était petit, maigre, un peu tors, avec de grandes mains pareilles à des pinces de crabe.

Ses cheveux ternes, rares et légers comme un duvet dejeune canard, laissaient voir partout la chair du crâne. Lapeau brune et plissée du cou montrait de grosses veinesqui s’enfonçaient sous les mâchoires et reparaissaient auxtempes. Il passait dans la contrée pour avare et difficile enaffaires.

On le plaça debout, entre quatre soldats, devant la tablede cuisine tirée dehors. Cinq officiers et le colonel s’assirent en face de lui.

Le colonel prit la parole en français.

« Père Milon, depuis que nous sommes ici, nous n’avonseu qu’à nous louer de vous. Vous avez toujours été complaisant et même attentionné pour nous. Maisaujourd’hui une accusation terrible pèse sur vous, et il faut que la lumière se fasse. Comment avez-vous reçu lablessure que vous portez sur la figure ? »

Le paysan ne répondit rien.

Le colonel reprit :

« Votre silence vous condamne, père Milon. Mais je veuxque vous me répondiez, entendez-vous ? Savez-vous qui atué les deux uhlans qu’on a trouvés ce matin près duCalvaire ? »

Le vieux articula nettement :

« C’est mé. »

Le colonel, surpris, se tut une seconde, regardant fixement le prisonnier. Le père Milon demeurait impassible, avec son air abruti de paysan, les yeux baissés comme s’il eût parlé à son curé. Une seule chose pouvait révéler untrouble intérieur, c’est qu’il avalait coup sur coup sa salive, avec un effort visible, comme si sa gorge eût été tout à fait étranglée.

La famille du bonhomme, son fils Jean, sa bru et deuxpetits enfants se tenaient à dix pas en arrière, effarés et consternés.

Le colonel reprit :

« Savez-vous aussi qui a tué tous les éclaireurs de notrearmée qu’on retrouve chaque matin, par la campagnedepuis un mois ? »

Le vieux répondit avec la même impassibilité de brute :

« C’est mé. — C’est vous qui les avez tués tous ? — Tretous, oui, c’est mé. — Vous seul ? — Mé seul. — Dites-moi comment vous vous y preniez. »

Cette fois l’homme parut ému ; la nécessité de parler longtemps le gênait visiblement. Il balbutia :

« Je sais-ti, mé ? J’ai fait ça comme ça s’ trouvait. »

Le colonel reprit :

« Je vous préviens qu’il faudra que vous me disiez tout.

Vous ferez donc bien de vous décider immédiatement.

Comment avez-vous commencé ? »

L’homme jeta un regard inquiet sur sa famille attentivederrière lui. Il hésita un instant encore, puis, tout à coup, sedécida.

« Je r’venais un soir, qu’il était p’t-être dix heures, le

lend’main que vous étiez ici. Vous, et pi vos soldats, vous m’aviez pris pour pu de chinquante écus de fourrage avecune vaque et deux moutons. Je me dis : tant qu’i meprendront de fois vingt écus, tant que je leur y revaudrai ça.

Et pi, j’avais d’autres choses itou su l’cœur, que j’ vous dirai. V’là qu’ j’en aperçois un d’ vos cavaliers qui fumait sapipe su mon fossé, derrière ma grange. J’allai décrocher ma faux et je r’vins à p’tits pas par derrière, qu’il n’entendit seulement rien. Et j’li coupai la tête d’un coup, d’un seul, comme un épi, qu’il n’a pas seulement dit « ouf ! » Vous n’auriez qu’à chercher au fond d’ la mare : vous le trouveriezdans un sac à charbon, avec une pierre de la barrière.

J’avais mon idée. J’ pris tous ses effets d’puis les bottesjusqu’au bonnet et je les cachai dans le four à plâtre dubois Martin, derrière la cour. »

Le vieux se tut. Les officiers, interdits, se regardaient.

L’interrogatoire recommença ; et voici ce qu’ils apprirent.

Une fois son meurtre accompli, l’homme avait vécu aveccette pensée : « Tuer des Prussiens ! » Il les haïssait d’une haine sournoise et acharnée de paysan cupide et patrioteaussi. Il avait son idée comme il disait. Il attendit quelquesjours.

On le laissait libre d’aller et de venir, d’entrer et de sortir à sa guise tant il s’était montré humble envers lesvainqueurs, soumis et complaisant. Or il voyait, chaquesoir, partir les estafettes ; et il sortit, une nuit, ayant entendule nom du village où se rendaient les cavaliers, et ayant appris, dans la fréquentation des soldats, les quelquesmots d’allemand qu’il lui fallait. Il sortit de sa cour, se glissa dans le bois, gagna le four à plâtre, pénétra au fond de lalongue galerie et, ayant retrouvé par terre les vêtements dumort, il s’en vêtit.

Alors, il se mit à rôder par les champs, rampant, suivant les talus pour se cacher, écoutant les moindres bruits, inquiet comme un braconnier.

Lorsqu’il crut l’heure arrivée, il se rapprocha de la routeet se cacha dans une broussaille. Il attendit encore. Enfin, vers minuit, un galop de cheval sonna sur la terre dure duchemin. L’homme mit l’oreille à terre pour s’assurer qu’unseul cavalier s’approchait, puis il s’apprêta.

Le uhlan arrivait au grand trot, rapportant des dépêches.

Il allait, l’œil en éveil, l’oreille tendue. Dès qu’il ne fut plusqu’à dix pas, le père Milon se traîna en travers de la routeen gémissant : « Hilfe ! Hilfe ! À l’aide, à l’aide ! » Lecavalier s’arrêta, reconnut un Allemand démonté, le crut blessé, descendit de cheval, s’approcha sans soupçonner rien et, comme il se penchait sur l’inconnu, il reçut au milieudu ventre la longue lame courbée du sabre. Il s’abattit, sans agonie, secoué seulement par quelques frissonssuprêmes.

Alors le Normand, radieux d’une joie muette de vieuxpaysan, se releva, et pour son plaisir, coupa la gorge ducadavre. Puis, il le traîna jusqu’au fossé et l’y jeta.

Le cheval, tranquille, attendait son maître. Le père Milonse mit en selle, et il partit au galop à travers les plaines.

Au bout d’une heure, il aperçut encore deux uhlans côte àcôte qui rentraient au quartier. Il alla droit sur eux, criant encore : « Hilfe ! Hilfe ! » Les Prussiens le laissaient venir, reconnaissant l’uniforme, sans méfiance aucune. Et il passa, le vieux, comme un boulet entre les deux, lesabattant l’un et l’autre avec son sabre et un revolver.

Puis il égorgea les chevaux, des chevaux allemands !

Puis il rentra doucement au four à plâtre et cacha un cheval au fond de la sombre galerie. Il y quitta son uniforme, reprit ses hardes de gueux et, regagnant son lit, dormit jusqu’aumatin.

Pendant quatre jours, il ne sortit pas, attendant la fin del’enquête ouverte ; mais, le cinquième jour, il repartit, et tua encore deux soldats par le même stratagème. Dès lors, il ne s’arrêta plus. Chaque nuit, il errait, il rôdait à l’aventure, abattant des Prussiens, tantôt ici, tantôt là, galopant par leschamps déserts, sous la lune, uhlan perdu, chasseur d’hommes. Puis, sa tâche finie, laissant derrière lui descadavres couchés le long des routes, le vieux cavalier rentrait cacher au fond du four à plâtre son cheval et sonuniforme.

Il allait vers midi, d’un air tranquille, porter de l’avoine et de l’eau à sa monture restée au fond du souterrain, et il lanourrissait à profusion, exigeant d’elle un grand travail.

Mais, la veille, un de ceux qu’il avait attaqués se tenait sur ses gardes et avait coupé d’un coup de sabre la figuredu vieux paysan.

Il les avait tués cependant tous les deux ! Il était revenuencore, avait caché le cheval et repris ses humbles habits ; mais en rentrant, une faiblesse l’avait saisi et il s’était traînéjusqu’à l’écurie, ne pouvant plus gagner la maison.

On l’avait trouvé là tout sanglant, sur la paille…

Quand il eut fini son récit, il releva soudain la tête et regarda fièrement les officiers prussiens.

Le colonel, qui tirait sa moustache, lui demanda :

« Vous n’avez plus rien à dire ? — Non, pu rien ; l’ conte est juste : j’en ai tué seize, pasun de pus, pas un de moins. — Vous savez que vous allez mourir ? — J’ vous ai pas d’mandé de grâce. — Avez-vous été soldat ? — Oui. J’ai fait campagne, dans le temps. Et puis, c’est

v’ous qu’avez tué mon père, qu’était soldat de l’Empereur premier. Sans compter que vous avez tué mon fils cadet,

François, le mois dernier, auprès d’Évreux. Je vous endevais, j’ai payé. Je sommes quittes. »

Les officiers se regardaient.

Le vieux reprit :

« Huit pour mon père, huit pour mon fieu, je sommesquittes. J’ai pas été vous chercher querelle, mé ! J’ vousconnais point ! J’ sais pas seulement d’où qu’vous v’nez.

Vous v’là chez mé, que vous y commandez comme si c’était chez vous. Je m’suis vengé su l’s autres. J’ m’enr’pens point. »

Et, redressant son torse ankylosé, le vieux croisa sesbras dans une pose d’humble héros.

Les Prussiens se parlèrent bas longtemps. Un capitaine, qui avait aussi perdu son fils, le mois dernier, défendait ce gueux magnanime.

Alors le colonel se leva et, s’approchant du père Milon, baissant la voix :

« Écoutez, le vieux, il y a peut-être un moyen de voussauver la vie, c’est de… »

Mais le bonhomme n’écoutait point, et, les yeux plantésdroits sur l’officier vainqueur, tandis que le vent agitait les poils follets de son crâne, il fit une grimace affreuse qui crispa sa maigre face toute coupée par la balafre, et, gonflant sa poitrine, il cracha, de toute sa force, en pleinefigure du Prussien.

Le colonel, affolé, leva la main, et l’homme, pour laseconde fois, lui cracha par la figure.

Tous les officiers s’étaient dressés et hurlaient des ordres en même temps.

En moins d’une minute, le bonhomme, toujoursimpassible, fut collé contre le mur et fusillé alors qu’il envoyait des sourires à Jean, son fils aîné ; à sa bru et auxdeux petits, qui regardaient, éperdus.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

دیدگاهتان را بنویسید

نشانی ایمیل شما منتشر نخواهد شد. بخش‌های موردنیاز علامت‌گذاری شده‌اند *