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L’attente

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

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L’attente

 

On causait, entre hommes, après dîner dans le fumoir. Onparlait de successions inattendues, d’héritages bizarres.

Alors maître Le Brument, qu’on appelait tantôt l’illustremaître, tantôt l’illustre avocat, vint s’adosser à la cheminée.

« J’ai, dit-il, à rechercher en ce moment un héritier disparu dans des circonstances particulièrement terribles.

C’est là un de ces drames simples et féroces de la viecommune ; une histoire qui peut arriver tous les jours, et qui est cependant une des plus épouvantables que jeconnaisse. La voici : »

« Je fus appelé, voici à peu près six mois, auprès d’unemourante. Elle me dit :

« Monsieur, je voudrais vous charger de la mission la plus délicate, la plus difficile et la plus longue qui soit.

Prenez, s’il vous plaît, connaissance de mon testament, là, sur cette table. Une somme de cinq mille francs vous est léguée, comme honoraires, si vous ne réussissez pas, et de cent mille francs si vous réussissez. Il faut retrouver monfils après ma mort. »

Elle me pria de l’aider à s’asseoir dans son lit, pour parler plus facilement, car sa voix saccadée, essoufflée, sifflait dans sa gorge.

Je me trouvais dans une maison fort riche. La chambreluxueuse, d’un luxe simple, était capitonnée avec desétoffes épaisses comme des murs, si douces à l’œil qu’elles donnaient une sensation de caresse, si muettesque les paroles semblaient y entrer, y disparaître, y mourir.

L’agonisante reprit :

« Vous êtes le premier être à qui je vais dire monhorrible histoire. Je tâcherai d’avoir la force d’aller jusqu’aubout. Il faut que vous n’ignoriez rien pour avoir, vous que je sais être un homme de cœur en même temps qu’unhomme du monde, le désir sincère de m’aider de tout votrepouvoir.

« Écoutez-moi.

« Avant mon mariage, j’avais aimé un jeune homme dont ma famille repoussa la demande, parce qu’il n’était pasassez riche. J’épousai, peu de temps après, un homme fort riche. Je l’épousai par ignorance, par crainte, par obéissance, par nonchalance, comme épousent les jeunesfilles.

« J’en eus un enfant, un garçon. Mon mari mourut au bout de quelques années.

« Celui que j’avais aimé s’était marié à son tour. Quand il me vit veuve, il éprouva une horrible douleur de n’être pluslibre. Il me vint voir, il pleura et sanglota devant moi à me briser le cœur, Il devint mon ami. J’aurais dû, peut-être, ne le pas recevoir. Que voulez-vous ? j’étais seule, si triste, si seule, si désespérée ! Et je l’aimais encore. Comme onsouffre, parfois !

« Je n’avais que lui au monde, mes parents étant mortsaussi. Il venait souvent ; il passait des soirs entiers auprèsde moi. Je n’aurais pas dû le laisser venir si souvent, puisqu’il était marié. Mais je n’avais pas la force de l’enempêcher.

« Que vous dirai-je ?… il devint mon amant ! Comment cela s’est-il fait ? Est-ce que je le sais ? Est-ce qu’on sait ?Croyez-vous qu’il puisse en être autrement quand deuxcréatures humaines sont poussées l’une vers l’autre par cette force irrésistible de l’amour partagé ? Croyez-vous, monsieur, qu’on puisse toujours résister toujours lutter toujours refuser ce que demande avec des prières, dessupplications, des larmes, des paroles affolantes, desagenouillements, des emportements de passion, l’hommequ’on adore, qu’on voudrait voir heureux en ses moindresdésirs, qu’on voudrait accabler de toutes les joiespossibles et qu’on désespère, pour obéir à l’honneur dumonde ? Quelle force il faudrait, quel renoncement aubonheur quelle abnégation, et même quel égoïsmed’honnêteté, n’est-il pas vrai ?

« Enfin, monsieur je fus sa maîtresse ; et je fus heureuse.

Pendant douze ans, je fus heureuse. J’étais devenue, et c’est là ma plus grande faiblesse et ma grande lâcheté, j’étais devenue l’amie de sa femme.

« Nous élevions mon fils ensemble, nous en faisions unhomme, un homme véritable, intelligent, plein de sens et devolonté, d’idées généreuses et larges. L’enfant atteignit dix- sept ans.

« Lui, le jeune homme, aimait mon… mon amant presque autant que je l’aimais moi-même, car il avait étéégalement chéri et soigné par nous deux. Il l’appelait : «Bon ami » et le respectait infiniment, n’ayant jamais reçude lui que des enseignements sages et des exemples dedroiture, d’honneur et de probité. Il le considérait comme unvieux, loyal et dévoué camarade de sa mère, comme unesorte de père moral, de tuteur, de protecteur que sais-je ?

« Peut-être ne s’était-il jamais rien demandé, accoutumédés son plus jeune âge à voir cet homme dans la maison, près de moi, près de lui, occupé de nous sans cesse.

« Un soir nous devions dîner tous les trois ensemble(c’étaient là mes plus grandes fêtes), et je les attendaistous les deux, me demandant lequel arriverait le premier.

La porte s’ouvrit ; c’était mon vieil ami. J’allai vers lui, lesbras tendus ; et il me mit sur les lèvres un long baiser debonheur.

« Tout à coup un bruit, un frôlement, presque rien, cette sensation mystérieuse qui indique la présence d’unepersonne, nous fit tressaillir et nous retourner d’unesecousse. Jean, mon fils, était là, debout, livide, nousregardant.

« Ce fut une seconde atroce d’affolement. Je reculai, tendant les mains vers mon enfant comme pour une prière.

Je ne le vis plus. Il était parti.

« Nous sommes demeurés face à face, atterrés, incapables de parler. Je m’affaissai sur un fauteuil, et j’avais envie, une envie confuse et puissante de fuir de m’en aller dans la nuit, de disparaître pour toujours. Puisdes sanglots convulsifs m’emplirent la gorge, et je pleurai, secouée de spasmes, l’âme déchirée, tous les nerfs torduspar cette horrible sensation d’un irrémédiable malheur et par cette honte épouvantable qui tombe sur le cœur d’unemère en ces moments-là.

« Lui… restait effaré devant moi, n’osant ni m’approcher ni me parler ni me toucher de peur que l’enfant ne revînt. Il dit enfin :

« Je vais le chercher… lui dire… lui faire comprendre…Enfin il faut que je le voie… qu’il sache… »

« Et il sortit.

« J’attendis… j’attendis éperdue, tressaillant auxmoindres bruits, soulevée de peur et je ne sais de quelleémotion indicible et intolérable à chacun des petitscraquements du feu dans la cheminée.

« J’attendis une heure, deux heures, sentant grandir enmon cœur une épouvante inconnue, une angoisse telle, queje ne souhaiterais point au plus criminel des hommes dixminutes de ces moments-là. Où était mon enfant ? Quefaisait-il ?

« Vers minuit, un commissionnaire m’apporta un billet de mon amant. Je le sais encore par cœur.

« Votre fils est-il rentré ? Je ne l’ai pas trouvé. Je suis enbas. Je ne peux pas monter à cette heure. »

« J’écrivis au crayon, sur le même papier :

« Jean n’est pas revenu ; il faut que vous le retrouviez. »

« Et je passai toute la nuit sur mon fauteuil, attendant.

« Je devenais folle. J’avais envie de hurler de courir de me rouler par terre. Et je ne faisais pas un mouvement, attendant toujours. Qu’allait-il arriver ? Je cherchais à lesavoir, à le deviner Mais je ne le prévoyais point, malgré mes efforts, malgré les tortures de mon âme !

« J’avais peur maintenant qu’ils ne se rencontrassent.

Que feraient-ils ? Que ferait l’enfant ? Des douteseffrayants me déchiraient, des suppositions affreuses.

« Vous comprenez bien cela, n’est-ce pas, monsieur ?

« Ma femme de chambre, qui ne savait rien, qui necomprenait rien, venait sans cesse, me croyant folle sansdoute. Je la renvoyais d’une parole ou d’un geste. Elle allachercher le médecin, qui me trouva tordue dans une crisede nerfs.

« On me mit au lit. J’eus une fièvre cérébrale.

« Quand je repris connaissance après une longuemaladie, j’aperçus près de mon lit mon… amant… seul. Jecriai : « Mon fils ?… où est mon fils ? » Il ne répondit pas.

Je balbutiai :

« Mort… mort… Il s’est tué ? »

« Il répondit :

« Non, non, je vous le jure. Mais nous ne l’avons pas purejoindre, malgré mes efforts. »

« Alors, je prononçai, exaspérée soudain, indignée même, car on a de ces colères inexplicables et déraisonnables :

« Je vous défends de revenir de me revoir si vous ne leretrouvez pas ; allez-vous-en. »

« Il sortit. Je ne les ai jamais revus ni l’un ni l’autre, monsieur et je vis ainsi depuis vingt ans.

« Vous figurez-vous cela ? Comprenez-vous ce supplice monstrueux, ce lent et constant déchirement de mon cœur de mère, de mon cœur de femme, cette attenteabominable et sans fin… sans fin !… Non… elle va finir…car je meurs. Je meurs sans les avoir revus… ni l’un… ni l’autre !

« Lui, mon ami, m’a écrit chaque jour depuis vingt ans ; et, moi, je n’ai jamais voulu le recevoir même uneseconde ; car il me semble que, s’il revenait ici, c’est justeà ce moment-là que je verrais reparaître mon fils ! — Monfils ! — Mon fils ! — Est-il mort ? Est-il vivant ? Où secache-t-il ? Là-bas, peut-être, derrière les grandes mers, dans un pays si lointain que je n’en sais même pas le nom !

Pense-t-il à moi ?… Oh ! s’il savait ! Que les enfants sont cruels ! A-t-il compris à quelle épouvantable souffrance il me condamnait ; dans quel désespoir dans quelle torture il me jetait vivante, et jeune encore, pour jusqu’à mesderniers jours, moi sa mère, qui l’aimais de toute laviolence de l’amour maternel ? Que c’est cruel, dites ?

« Vous lui direz tout cela, monsieur vous lui répéterezmes dernières paroles :

« Mon enfant, mon cher cher enfant, sois moins dur pour les pauvres créatures. La vie est déjà assez brutale et féroce ! Mon cher enfant, songe à ce qu’a été l’existencede ta mère, de ta pauvre mère, à partir du jour où tu l’asquittée. Mon cher enfant, pardonne-lui, et aime-la, maintenant qu’elle est morte, car elle a subi la plus affreusedes pénitences. » Elle haletait, frémissante, comme si elleeût parlé à son fils, debout devant elle. Puis elle ajouta :

« Vous lui direz encore, monsieur que je n’ai jamais revu… l’autre. » Elle se tut encore, puis reprit d’une voixbrisée :

« Laissez-moi maintenant, je vous prie. Je voudraismourir seule, puisqu’ils ne sont point auprès de moi. »

Maître Le Brument ajouta :

« Et je suis sorti, messieurs, en pleurant comme unebête, si fort que mon cocher se retournait pour meregarder.

« Et dire que, tous les jours, il se passe autour de nousun tas de drames comme celui-là !

« Je n’ai pas retrouvé le fils… ce fils… Pensez-en ce quevous voudrez ; moi je dis : ce fils… criminel. »

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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