مکالمه فرانسوی-تصمیم سخت
خرداد ۱۶, ۱۴۰۲
صرف فعل در زبان فرانسه- Survivre
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Les caresses

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

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Les caresses

 

Non, mon ami, n’y songez plus. Ce que vous me demandezme révolte et me dégoûte. On dirait que Dieu, car je crois àDieu, moi, a voulu jadis tout ce qu’il a fait de bon en yjoignant quelque chose d’horrible. Il nous avait donnél’amour, la plus douce chose qui soit au monde, mais trouvant cela trop beau et trop pur pour nous, il a imaginéles sens, les sens ignobles, sales, révoltants, brutaux, lessens qu’il a façonnés comme par dérision et qu’il a mêlésaux ordures du corps, qu’il a conçus de telle sorte que nousn’y pouvons songer sans rougir, que nous n’en pouvons parler qu’à voix basse. Leur acte affreux est enveloppé dehonte. Il se cache, révolte l’âme, blesse les yeux, et honni par la morale, poursuivi par la loi, il se commet dansl’ombre, comme s’il était criminel.

Ne me parlez jamais de cela, jamais !

Je ne sais point si je vous aime, mais je sais que je meplais près de vous, que votre regard m’est doux et quevotre voix me caresse le cœur. Du jour où vous auriezobtenu de ma faiblesse ce que vous désirez, vous me deviendrez odieux. Le lien délicat qui nous attache l’un àl’autre serait brisé. Il y aurait entre nous un abîmed’infamies.

Restons ce que nous sommes. Et… aimez-moi si vousvoulez, Je le permets.

Votre amie,

GENEVIÈVE.

Madame, voulez-vous me permettre à mon tour de vousparler brutalement, sans ménagements galants, comme jeparlerais à un ami qui voudrait prononcer des vœuxéternels ?

Moi non plus, je ne sais pas si je vous aime. Je ne lesaurais vraiment qu’après cette chose qui vous révolte tant.

Avez-vous oublié les vers de Musset :

Je me souviens encore de ces spasmes terribles,

De ces baisers muets, de ces muscles ardents,

De cet être absorbé, blême et serrant les dents.

S’ils ne sont pas divins, ces moments sont horribles.

Cette sensation d’horreur et d’insurmontable dégoût, nous l’éprouvons aussi quand, emportés par l’impétuositédu sang, nous nous laissons aller aux accouplementsd’aventure. Mais quand une femme est pour nous l’êtred’élection, de charme constant, de séduction infinie quevous êtes pour moi, la caresse devient le plus ardent, leplus complet et le plus infini des bonheurs.

La caresse, Madame, c’est l’épreuve de l’amour. Quand notre ardeur s’éteint après l’étreinte, nous nous étionstrompés. Quand elle grandit, nous nous aimions.

Un philosophe, qui ne pratiquait point ces doctrines, nous a mis en garde contre ce piège de la nature. Lanature veut des êtres, dit-il, et pour nous contraindre à lescréer, il a mis le double appât de l’amour et de la volupté auprès du piège. Et il ajoute : Dès que nous nous sommeslaissé prendre, dès que l’affolement d’un instant a passé, une tristesse immense nous saisit, car nous comprenons laruse qui nous a trompés, nous voyons, nous sentons, noustouchons la raison secrète et voilée qui nous a poussésmalgré nous.

Cela est vrai souvent, très souvent. Alors nous nous relevons écœurés. La nature nous a vaincus, nous a jetés, à son gré dans des bras qui s’ouvraient, parce qu’elle veut que des bras s’ouvrent.

Oui, je sais les baisers froids et violents sur des lèvresinconnues, les regards fixes et ardents en des yeux qu’onn’a jamais vus et qu’on ne verra plus jamais, et tout ce queje ne peux pas dire, tout ce qui nous laisse à l’âme uneamère mélancolie.

Mais, quand cette sorte de nuage d’affection, qu’onappelle l’amour, a enveloppé deux êtres, quand ils ont pensé l’un à l’autre, longtemps, toujours, quand le souvenir pendant l’éloignement veille sans cesse, le jour, la nuit, apportant à l’âme les traits du visage, et le sourire, et le sonde la voix ; quand on a été obsédé, possédé par la formeabsente et toujours visible, n’est-il pas naturel que les brass’ouvrent enfin, que les lèvres s’unissent et que les corps semêlent ?

N’avez-vous jamais eu le désir du baiser ? Dites-moi si les lèvres n’appellent pas les lèvres, et si le regard clair, qui semble couler dans les veines, ne soulève pas des ardeursfurieuses, irrésistibles ?

Certes, c’est là le piège, le piège immonde, dites-vous ?Qu’importe, je le sais, j’y tombe, et je l’aime. La Naturenous donne la caresse pour nous cacher sa ruse, pour nous forcer malgré nous à éterniser les générations. Ehbien ! volons-lui la caresse, faisons-la nôtre, raffinons-la, changeons-la, idéalisons-la, si vous voulez. Trompons, à notre tour, la Nature, cette trompeuse. Faisons plus qu’elle n’a voulu, plus qu’elle n’a pu ou osé nous apprendre. Que lacaresse soit comme une matière précieuse sortie brute dela terre, prenons-la et travaillons-la et perfectionnons-la, sans souci des desseins premiers, de la volontédissimulée de ce que vous appelez Dieu. Et comme c’est la pensée qui poétise tout, poétisons-la, Madame, jusquedans ses brutalités terribles, dans ses plus impurescombinaisons, jusque dans ses plus monstrueusesinventions.

Aimons la caresse savoureuse comme le vin qui grise, comme le fruit mûr qui parfume la bouche, comme tout cequi pénètre notre corps de bonheur. Aimons la chair parce qu’elle est belle, parce qu’elle est blanche et ferme, et ronde et douce, et délicieuse sous la lèvre et sous lesmains.

Quand les artistes ont cherché la forme la plus rare et laplus pure pour les coupes où l’art devait boire l’ivresse, ilsont choisi la courbe des seins, dont la fleur ressemble àcelle des roses.

Or, j’ai lu dans un livre érudit, qui s’appelle le Dictionnaire des Sciences médicales, cette définition de la gorge desfemmes, qu’on dirait imaginée par M. Joseph Prud’homme, devenu docteur en médecine :

« Le sein peut être considéré chez la femme comme unobjet en même temps d’utilité et d’agrément. »

Supprimons, si vous voulez, l’utilité et ne gardons quel’agrément. Aurait-il cette forme adorable qui appelle irrésistiblement la caresse s’il n’était destiné qu’à nourrir les enfants ?

Oui, Madame, laissons les moralistes nous prêcher lapudeur, et les médecins la prudence ; laissons les poètes, ces trompeurs toujours trompés eux-mêmes, chanter l’union chaste des âmes et le bonheur immatériel ; laissonsles femmes laides à leurs devoirs et les hommesraisonnables à leurs besognes inutiles ; laissons lesdoctrinaires à leurs doctrines, les prêtres à leurscommandements, et nous, aimons avant tout la caresse qui grise, affole, énerve, épuise, ranime, est plus douce queles parfums, plus légère que la brise, plus aiguë que lesblessures, rapide et dévorante, qui fait prier, qui fait commettre tous les crimes et tous les actes de courage !

Aimons-la, non pas tranquille, normale, légale ; maisviolente, furieuse, immodérée ! Recherchons-la comme onrecherche l’or et le diamant, car elle vaut plus, étant inestimable et passagère ! Poursuivons-la sans cesse, mourons pour elle et par elle.

Et si vous voulez, Madame, que je vous dise une véritéque vous ne trouverez, je crois, en aucun livre, les seulesfemmes heureuses sur cette terre sont celles à qui nulle caresse ne manque. Elles vivent, celles-là, sans souci, sans pensées torturantes, sans autre désir que celui dubaiser prochain qui sera délicieux et apaisant comme ledernier baiser.

Les autres, celles pour qui les caresses sont mesurées, ou incomplètes, ou rares, vivent harcelées par milleinquiétudes misérables, par des désirs d’argent ou devanité, par tous les événements qui deviennent deschagrins.

Mais les femmes caressées à satiété n’ont besoin derien, ne désirent rien, ne regrettent rien. Elles rêvent, tranquilles et mourantes, effleurées à peine par ce qui serait pour les autres d’irréparables catastrophes, car lacaresse remplace tout, guérit de tout, console de tout !

Et J’aurais encore tant de choses à dire !…

HENRI.

Ces deux lettres, écrites sur du papier japonais en paillede riz, ont été trouvées dans un petit portefeuille en cuir deRussie, sous un prie-dieu de la Madeleine, hier dimanche, après la messe d’une heure.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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