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une soirée

در مسیر آموزش زبان فرانسه، قابلیت درک شفاهی زبان فرانسوی یا (compréhension orale)  یکی از مهمترین مواردی است که زبان آموزان زبان فرانسوی، می بایست بر روی آن کار کنند.

ما با استفاده از متدهای به روز آموزش زبان فرانسه، شما عزیزان را در آموزش آنلاین زبان فرانسه همراهی خواهیم کرد.

در این سر فصل داستان های ساده صوتی را برای شما آماده کرده ایم. ابتدا سعی کنید دو مرتبه  این داستان صوتی فرانسوی را بدون نگاه کردن به متن گوش کنید.

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سپس می توانید متن پیاده شده فایل صوتی داستان را همزمان با گوش دادن مجدد به فایل صوتی دنبال کنید.

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در انتها، متن را بدون گوش کردن به فایل صوتی مطالعه کرده و لغات جدید را یادداشت کنید.

هر هفته این تمرین را برای یک داستان انجام داده و لغات داستان هفته گذشته را که یادداشت کرده اید، چندیدن بار مرور کنید.

پس از پایان داستان های هر سطح، به عنوان مثال مقدماتی، یک هفته به خود استراجت داده و در هفته بعدی، تنها لغاتی را که از داستان های این سطح یادداشت کرده اید، مرور نمایید.

بعد از یک ماه از اتمام سطح اول، مجدد به داستان های سطح مربوطه مراجعه کرده و این بار هر روز یک داستان را گوش  کرده و لغت هایش را مرور نمایید.

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Une soirée

 

Maître Saval, notaire à Vernon, aimait passionnément la musique. Jeune encore, chauve déjà, rasé toujours avecsoin, un peu gros, comme il sied, portant un pince-nez d’or au lieu des antiques lunettes, actif, galant et joyeux, il passait dans Vernon pour un artiste. Il touchait du piano et jouait du violon, donnait des soirées musicales où l’oninterprétait les opéras nouveaux.

Il avait même ce qu’on appelle un filet de voix, rien qu’unfilet, un tout petit filet ; mais il le conduisait avec tant degoût que les « Bravo ! Exquis ! Surprenant ! Adorable ! » jaillissaient de toutes les bouches, dès qu’il avait murmuréla dernière note.

Il était abonné chez un éditeur de musique de Paris, qui lui adressait les nouveautés, et il envoyait de temps entemps à la haute société de la ville des petits billets ainsi tournés :

« Vous êtes prié d’assister lundi soir chez maître Saval, notaire, à la première audition, à Vernon, du Saïs. »

Quelques officiers, doués de jolies voix, faisaient les chœurs. Deux ou trois dames du cru chantaient aussi. Lenotaire remplissait le rôle de chef d’orchestre avec tant desûreté, que le chef de musique du 190e de ligne avait dit de lui, un jour au café de l’Europe :

« Oh ! maître Saval, c’est un maître. Il est bienmalheureux qu’il n’ait pas embrassé la carrière des arts. »Quand on citait son nom dans un salon, il se trouvait toujours quelqu’un pour déclarer :

« Ce n’est pas un amateur c’est un artiste, un véritableartiste. » Et deux ou trois personnes répétaient, avec uneconviction profonde :

« Oh ! oui, un véritable artiste » ; en appuyant beaucoupsur « Véritable ».

Chaque fois qu’une œuvre nouvelle était interprétée sur une grande scène de Paris, maître Saval faisait le voyage.

Or, l’an dernier il voulut, selon sa coutume, aller entendre

Henri VIII. Il prit donc l’express qui arrive à Paris à quatreheures et trente minutes, étant résolu à repartir par le trainde minuit trente-cinq, pour ne point coucher à l’hôtel. Il avait endossé chez lui la tenue de soirée, habit noir et cravateblanche, qu’il dissimulait sous son pardessus au col relevé.

Dès qu’il eut mis le pied rue d’Amsterdam, il se sentit tout joyeux. Il se disait :

« Décidément l’air de Paris ne ressemble à aucun air. Il a un je-ne-sais-quoi de montant, d’excitant, de grisant, qui vous donne une drôle d’envie de gambader et de faire bienautre chose encore. Dès que je débarque ici, il me semble, tout d’un coup, que je viens de boire une bouteille dechampagne. Quelle vie on pourrait mener dans cette ville, au milieu des artistes ! Heureux les élus, les grandshommes qui jouissent de la renommée dans une pareilleville ! Quelle existence est la leur ! » Et il faisait desprojets ; il aurait voulu connaître quelques-uns de ceshommes célèbres, pour parler d’eux à Vernon et passer de temps en temps une soirée chez eux lorsqu’il venait àParis.

Mais tout à coup une idée le frappa. Il avait entendu citer de petits cafés du boulevard extérieur où se réunissaient des peintres déjà connus, des hommes de lettres, mêmedes musiciens, et il se mit à monter vers Montmartre d’unpas lent.

Il avait deux heures devant lui. Il voulait voir. Il passa devant les brasseries fréquentées par les derniersbohèmes, regardant les têtes, cherchant à deviner lesartistes. Enfin il entra au Rat-Mort, alléché par le titre.

Cinq ou six femmes accoudées sur les tables de marbreparlaient bas de leurs affaires d’amour, des querelles de

Lucie avec Hortense, de la gredinerie d’Octave. Ellesétaient mûres, trop grasses ou trop maigres, fatiguées, usées. On les devinait presque chauves ; et elles buvaient des bocks, comme des hommes.

Maître Saval s’assit loin d’elles, et attendit, car l’heure del’absinthe approchait.

Un grand jeune homme vint bientôt se placer près de lui.

La patronne l’appela « M. Romantin ». Le notaire tressaillit.

Est-ce ce Romantin qui venait d’avoir une premièremédaille au dernier Salon ?

Le jeune homme, d’un geste, fit venir le garçon :

« Tu vas me donner à dîner tout de suite, et puis tuporteras à mon nouvel atelier 15, boulevard de Clichy, trente bouteilles de bière et le jambon que j’ai commandéce matin. Nous allons pendre la crémaillère. » Maître Saval, aussitôt, se fit servir à dîner. Puis il ôta son pardessus, montrant un habit et sa cravate blanche.

Son voisin ne paraissait point le remarquer. Il avait pris un journal et lisait. Maître Saval le regardait de côté, brûlant du désir de lui parler. Deux jeunes hommes entrèrent, vêtus de vestes de velours rouge, et portant des barbes enpointe à la Henri III. Ils s’assirent en face de Romantin.

Le premier dit :

« C’est pour ce soir ? » Romantin lui serra la main :

« Je te crois, mon vieux, et tout le monde y sera. J’ai

Bonnat, Guillemet, Gervex, Béraud, Hébert, Duez, Clairin,

Jean-Paul Laurens ; ce sera une fête épatante. Et desfemmes, tu verras ! Toutes les actrices sans exception, toutes celles qui n’ont rien à faire ce soir, bien entendu. »

Le patron de l’établissement s’était approché.

« Vous la pendez souvent, cette crémaillère ? » Le peintre répondit :

« Je vous crois, tous les trois mois, à chaque terme. »Maître Saval n’y tint plus et d’une voix hésitante :

« Je vous demande pardon de vous déranger monsieur mais j’ai entendu prononcer votre nom et je serais fort désireux de savoir si vous êtes bien M. Romantin dont j’ai tant admiré l’œuvre au dernier Salon. » L’artiste répondit :

« Lui-même, en personne, monsieur. » Le notaire alors fit un compliment bien tourné prouvant qu’il avait des lettres.

Le peintre, séduit, répondit par des politesses. Oncausa.

Romantin en revint à sa crémaillère, détaillant lesmagnificences de la fête.

Maître Saval l’interrogea sur tous les hommes qu’il allait recevoir ajoutant :

« Ce serait pour un étranger une extraordinaire bonnefortune que de rencontrer d’un seul coup, tant de célébritésréunies chez un artiste de votre valeur. » Romantin, conquis, répondit :

« Si ça peut vous être agréable, venez. » Maître Saval accepta avec enthousiasme, pensant :

« J’aurai toujours le temps de voir Henri VIII. » Tous deux avaient achevé leur repas. Le notaire s’acharna à payer lesdeux notes, voulant répondre aux gracieusetés de sonvoisin. Il paya aussi les consommations des jeunes gensen velours rouge ; puis il sortit avec son peintre.

Ils s’arrêtèrent devant une maison très longue et peuélevée, dont tout le premier étage avait l’air d’une serreinterminable. Six ateliers s’alignaient à la file, en façade sur le boulevard.

Romantin entra le premier monta l’escalier ouvrit uneporte, alluma une allumette, puis une bougie.

Ils se trouvaient dans une pièce démesurée dont lemobilier consistait en trois chaises, deux chevalets, et quelques esquisses posées par terre, le long des murs.

Maître Saval, stupéfait, restait immobile sur la porte.

Le peintre prononça :

« Voilà, nous avons la place ; mais tout est à faire. »

Puis, examinant le haut appartement nu dont le plafond seperdait dans l’ombre, il déclara :

« On pourrait tirer un grand parti de cet atelier » Il en fit letour en le contemplant avec la plus grande attention, puisreprit :

« J’ai bien une maîtresse qui aurait pu nous aider pour draper des étoffes, les femmes sont incomparables ; maisje l’ai envoyée à la campagne pour aujourd’hui, afin dem’en débarrasser ce soir. Ce n’est pas qu’elle m’ennuie, mais elle manque par trop d’usage ; cela m’aurait gênépour mes invités. » Il réfléchit quelques secondes, puisajouta :

« C’est une bonne fille, mais pas commode. Si ellesavait que je reçois du monde, elle m’arracherait les yeux.

» Maître Saval n’avait point fait un mouvement ; il necomprenait pas.

L’artiste s’approcha de lui.

« Puisque je vous ai invité, vous allez m’aider à quelquechose. » Le notaire déclara :

« Usez de moi comme vous voudrez. Je suis à votredisposition. » Romantin ôta sa jaquette.

« Eh bien, citoyen, à l’ouvrage. Nous allons d’abordnettoyer. » Il alla derrière le chevalet qui portait une toile représentant un chat, et prit un balai très usé.

« Tenez, balayez pendant que je vais me préoccuper de l’éclairage. » Maître Saval prit le balai, le considéra, et semit à frotter maladroitement le parquet en soulevant unouragan de poussière.

Romantin, indigné, l’arrêta :

« Vous ne savez donc pas balayer sacrebleu ! Tenez, regardez-moi. ».

Et il commença à rouler devant lui des tas d’ordure grise, comme s’il n’eût fait que cela toute sa vie ; puis il rendit lebalai au notaire, qui l’imita.

En cinq minutes, une telle fumée de poussière emplissait l’atelier que Romantin demanda :

« Où êtes-vous ? Je ne vous vois plus. » Maître Saval, qui toussait, se rapprocha. Le peintre lui dit :

« Comment vous y prendriez-vous pour faire un lustre ? »L’autre, abasourdi, demanda :

« Quel lustre ? — Mais un lustre pour éclairer un lustre avec desbougies. » Le notaire ne comprenait point. Il répondit :

« Je ne sais pas. » Le peintre se mit à gambader enjouant des castagnettes avec ses doigts.

« Eh bien ! moi, j’ai trouvé, monseigneur. » Puis il reprit avec plus de calme :

« Vous avez bien cinq francs sur vous ? » Maître Saval répondit :

« Mais oui. » L’artiste reprit :

« Eh bien, vous allez m’acheter pour cinq francs debougies pendant que je vais aller chez le tonnelier. » Et il poussa dehors le notaire en habit. Au bout de cinq minutes, ils étaient revenus rapportant, l’un des bougies, l’autre uncercle de futaille. Puis Romantin plongea dans un placardet en tira une vingtaine de bouteilles vides, qu’il attacha encouronne autour du cercle. Il descendit ensuite emprunter une échelle à la concierge, après avoir expliqué qu’il avait obtenu les faveurs de la vieille femme en faisant le portrait de son chat exposé sur le chevalet.

Lorsqu’il fut remonté avec un escabeau, il demanda àmaître Saval :

« Êtes-vous souple ? » l’autre, sans comprendre, répondit :

« Mais oui…

— Eh bien, vous allez grimper là-dessus et m’attacher celustre là à l’anneau du plafond. Puis vous mettrez unebougie dans chaque bouteille, et vous allumerez. Je vousdis que j’ai le génie de l’éclairage. Mais retirez votre habit, sacrebleu ! vous avez l’air d’un larbin. » La porte s’ouvrit brutalement ; une femme parut, les yeux brillant, et demeuradebout sur le seuil.

Romantin la considérait avec une épouvante dans leregard.

Elle attendit quelques secondes, croisa les bras sur sapoitrine ; puis, d’une voix aiguë, vibrante, exaspérée :

« Ah ! sale mufle, c’est comme ça que tu me lâches ? »

Romantin ne répondit pas. Elle reprit :

« Ah ! gredin. Tu faisais le gentil encore en m’envoyant à

la campagne. Tu vas voir un peu comme je vais l’arranger ta fête.

« Oui, c’est moi qui vas les recevoir tes amis… » Elles’animait :

« Je vas leur en flanquer par la figure des bouteilles et des bougies… » Romantin prononça d’une voix douce :

« Mathilde… » Mais elle ne l’écoutait pas. Elle continuait

:

« Attends un peu, mon gaillard, attends un peu ! »

Romantin s’approcha, essayant de lui prendre les mains :

« Mathilde… » Mais elle était lancée, maintenant ; elleallait, vidant sa hotte aux gros mots et son sac auxreproches. Cela coulait de sa bouche comme un ruisseauqui roule des ordures. Les paroles précipitées semblaient se battre pour sortir. Elle bredouillait, bégayait, bafouillait, retrouvant soudain de la voix pour jeter une injure, un juron.

Il lui avait saisi les mains sans qu’elle s’en aperçût ; ellene semblait même pas le voir, tout occupée à parler, à soulager son cœur. Et soudain elle pleura. Les larmes lui coulaient des yeux sans qu’elle arrêtât le flux de sesplaintes. Mais les mots avaient pris des intonationscriardes et fausses, des notes mouillées. Puis dessanglots l’interrompirent. Elle reprit encore deux ou troisfois, arrêtée soudain par un étranglement, et enfin se tut, dans un débordement de larmes.

Alors il la serra dans ses bras, lui baisant les cheveux, attendri lui-même.

« Mathilde, ma petite Mathilde, écoute. Tu vas être bienraisonnable. Tu sais, si je donne une fête, c’est pour remercier ces messieurs pour ma médaille du Salon. Je nepeux pas recevoir de femmes. Tu devrais comprendre ça.

Avec les artistes, ça n’est pas comme avec tout le monde.

» Elle balbutia dans ses pleurs :

« Pourquoi ne me l’as-tu pas dit ? » Il reprit :

« C’était pour ne point te fâcher, ne point te faire de peine.

Écoute, je vais te reconduire chez toi. Tu seras bien sage, bien gentille, tu resteras tranquillement à m’attendredans le dodo et je reviendrai sitôt que ce sera fini. »

Elle murmura :

« Oui, mais tu ne recommenceras pas ? — Non, je te le jure. » Il se tourna vers maître Saval, qui venait d’accrocher enfin le lustre :

« Mon cher ami, je reviens dans cinq minutes. Si quelqu’un arrivait en mon absence, faites les honneurs pour moi, n’est-ce pas ? » Et il entraîna Mathilde, qui s’essuyait les yeux et se mouchait coup sur coup.

Resté seul, maître Saval acheva de mettre de l’ordreautour de lui. Puis il alluma les bougies et attendit.

Il attendit un quart d’heure, une demi-heure, une heure.

Romantin ne revenait pas. Puis, tout à coup, ce fut dansl’escalier un bruit effroyable, une chanson hurlée en chœur par vingt bouches, et un pas rythmé comme celui d’unrégiment prussien.

Les secousses régulières des pieds ébranlaient lamaison tout entière. La porte s’ouvrit, une foule parut.

Hommes et femmes à la file, se tenant par les bras, deuxpar deux, et tapant du talon en cadence, s’avancèrent dansl’atelier comme un serpent qui se déroule. Ils hurlaient :

Entrez dans mon établissement,

Bonnes d’enfants et soldats !…

Maître Saval, éperdu, en grande tenue, restait debout sous le lustre. La procession l’aperçut et poussa unhurlement : « Un larbin ! un larbin ! » et se mit à tourner autour de lui, l’enfermant dans un cercle de vociférations.

Puis on se prit par la main et on dansa une ronde affolée.

Il essayait de s’expliquer :

« Messieurs… messieurs… mesdames… » Mais on nel’écoutait pas. On tournait, on sautait, on braillait.

À la fin la danse s’arrêta.

Maître Saval prononça :

« Messieurs… » Un grand garçon blond et barbujusqu’au nez lui coupa la parole :

« Comment vous appelez-vous, mon ami ? » Le notaire, effaré, prononça :

« Je suis maître Saval. » Une voix cria :

« Tu veux dire Baptiste. »

Une femme dit :

« Laissez-le donc tranquille, ce garçon ; il va se fâcher àla fin.

Il est payé pour nous servir et pas pour se faire moquer de lui. » Alors maître Saval s’aperçut que chaque invité apportait ses provisions. l’un tenait une bouteille et l’autreun pâté. Celui-ci un pain, celui-là un jambon.

Le grand garçon blond lui mit dans les bras un saucissondémesuré et commanda : « Tiens, va dresser le buffet dans le coin, là-bas. Tu mettras les bouteilles à gauche et les provisions à droite. » Saval, perdant la tête, s’écria :

« Mais, messieurs, je suis un notaire ! » Il y eut un instant de silence, puis un rire fou. Un monsieur soupçonneuxdemanda :

« Comment êtes-vous ici ? » Il s’expliqua, raconta sonprojet d’écouter l’Opéra, son départ de Vernon, son arrivée à Paris, toute sa soirée.

On s’était assis autour de lui pour l’écouter ; on lui lançait des mots ; on l’appelait Schéhérazade.

Romantin ne revenait pas. D’autres invités arrivaient. Onleur présentait maître Saval pour qu’il recommençât sonhistoire. Il refusait, on le forçait à raconter ; on l’attacha sur une des trois chaises, entre deux femmes qui lui versaient sans cesse à boire. Il buvait, il riait, il parlait, il chantait aussi. Il voulut danser avec sa chaise, il tomba.

À partir de ce moment, il oublia tout. Il lui sembla pourtant qu’on le déshabillait, qu’on le couchait, et qu’il avait mal aucœur.

Il faisait grand jour quand il s’éveilla, étendu, au fond d’unplacard, dans un lit qu’il ne connaissait pas.

Une vieille femme, un balai à la main, le regardait d’unair furieux. À la fin, elle prononça :

« Salop, va ! Salop ! Si c’est permis de se soûler comme ça ! » Il s’assit sur son séant, il se sentait mal à sonaise. Il demanda :

« Où suis-je ? — Où vous êtes, salop ? vous êtes gris. Allez-vous bientôt décaniller et plus vite que ça ! » Il voulut se lever Il était nu dans ce lit. Ses habits avaient disparu. Il prononça :

« Madame, je… ! » Puis il se souvint… Que faire ? Il demanda :

« M. Romantin n’est pas rentré ? » La concierge vociféra:

« Voulez-vous bien décaniller, qu’il ne vous trouve pas ici ذau moins ! » Maître Saval confus déclara :

« Je n’ai plus mes habits. On me les a pris. » Il dut attendre, expliquer son cas, prévenir des amis, emprunter de l’argent pour se vêtir Il ne repartit que le soir. Et quand on parle musique chez lui, dans son beau salon de Vernon, il déclare avec autorité que la peinture est un art fort inférieur.

 

تهیه و تنظیم: الهام نورکیهانی              

 

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